Les films d’Andreï Tarkovski en libre accès
« Parmi les grands réalisateurs soviétiques, Andreï Tarkovski fait figure de sommité. Décédé en 1986 à l’âge de 54 ans, ce poète et esthète du septième art a laissé derrière lui une courte filmographie, mais qui a influencé des générations de cinéastes. Son approche métaphysique et spirituelle, son audace visuelle et la structure inconventionnelle de ses récits sont quelques-unes des caractéristiques de son cinéma exigeant mais gratifiant.
Son œuvre est désormais plus accessible que jamais. Mosfilms, le plus vieux et plus grand studio russe, a en effet mis en ligne cinq de ses longs métrages sur YouTube, dans des versions restaurées et sous-titrées. Seuls ses deux derniers films (« Le Sacrifice » et « Nostalghia », produits en-dehors de son pays natal), manquent à ce catalogue remarquable. / Un article rtbf culture
L’enfance d’Ivan (1962) :
Pour son premier long-métrage, récompensé du Lion d’or à la Mostra de Venise, Andreï Tarkovski suit les aventures cruelles d’un jeune garçon éclaireur dans l’armée russe. Les marques de son cinéma y sont déjà : des images d’une puissante beauté, un goût prononcé pour la contemplation et une mise en scène poétique des difficultés de l’existence. (Durée: 1h 35min)
Andreï Roublev (1966) :
partie I & II : Dans cette biographie d’un peintre d’icônes religieuses, Tarkovski réalise un portrait réaliste mais grandiose de la Russie du XVème siècle, et livre une méditation sur le conflit religieux, le rôle de l’art et la puissance de la nature. (Durée: 2h 30min )
Partie 1
Partie 2
Voir aussi Solaris (1972) , Le Miroir (1975) , Stalker (1979) ,
OU plus d’information sur Andreï Tarkovski, Cliquer ci dessous
Solaris (1972) :
partie I & II : Parfois considéré comme le pendant russe de « 2001, l’odyssée de l’espace », Solaris n’a pas grand-chose à voir avec le film de Stanley Kubrick. Réflexion sur la nature, le deuil et la mort, ce film de science-fiction fascinant s’apparente plus à un drame psychologique dans l’espace. (Durée: 2h 45min )
Partie 1
Partie 2
Le Miroir (1975) :
Portrait en creux de Tarkovski, Le Miroir est peut-être son film le plus hermétique. Suivant une structure éclatée, le cinéaste mêle souvenirs, poèmes, images d’archives et rêveries dans un flux d’images et de sons intimes. (Durée: 1h 48 min )
Stalker (1979) :
Ce récit indéfinissable suit le parcours de trois hommes (un professeur et un écrivain, mené par un guide) à travers « La Zone », lieu désert envahi par les débris de la civilisation et la végétation, au sein de laquelle se trouverait une pièce censée satisfaire leurs désirs les plus personnels. (Durée: 2h 43min )
Pour aller plus loin sur le cinéaste, un livre essai autobiographique >

le temps scellé « édition des cahiers du cinéma »
« Il n’est pas dans mon intention de faire ici la leçon à qui que ce soit, ni d’imposer un point de vue. Ce livre n’a été dicté que par le désir de défricher la jungle des possibilités qui s’offrent à un art encore jeune et magnifique, toujours à explorer, et de m’y retrouver moi-même aussi indépendant et libre que possible. »
Andreï Tarkovski, tout au long de son oeuvre cinématographique, rédige des notes de travail, des réflexions sur son art, restituant dans le même mouvement son itinéraire d’homme et d’artiste.À partir de son exil en Italie où il réalise Nostalghia en 1983, puis en France durant la dernière année de sa vie, il rassemble ces écrits qui sont d’abord édités en Allemagne puis dans les autres pays d’Europe occidentale où ils deviendront vite une référence incontournable. Il y aborde une large réflexion aussi bien sur la civilisation contemporaine que sur l’art cinématographique : son ontologie et sa place parmi les autres arts, ou des aspects plus concrets comme le scénario, le montage, l’acteur, le son, la musique, la lumière, le cadrage. Puisant dans son expérience de cinéaste, dans sa vaste culture littéraire, se remémorant ses années de formation, les luttes interminables pour terminer ses films à l’époque soviétique, Andreï Tarkovski offre ici le livre-bilan d’un artiste en recherche de sens, d’un homme qui consacra son inépuisable énergie à « fixer le temps ».Andreï Tarkovski, fils du poète Arséni Tarkovski, est né le 4 avril 1932 à Zavraje en URSS. Sa première oeuvre, L’Enfance d’Ivan, reçoit le Lion d’or en 1962 au Festival de Venise. Il tourne ensuite Andreï Roublev, achevé en 1966 mais projeté seulement cinq ans plus tard, après de très longues péripéties avec la censure soviétique. Il recommence ensuite à tourner et réalise, avec des difficultés de plus en plus grandes, Solaris en 1972, Le Miroir en 1974 et Stalker en 1979. En Italie, il tourne Temps de voyage et Nostalghia en 1983, qui reçoit un prix au Festival de Cannes. Sa dernière oeuvre est le film Sacrifice, tourné en Suède pendant l’été 1985 et monté pendant la maladie subite qui l’assaille peu après. Il meurt à Paris le 29 décembre 1986.
Andrei Tarkovski, le son de la terre (création radiophonique)
« Donner à entendre aux auditeurs l’univers créé par l’un des plus grands cinéastes du XXème siècle. Cet univers qu’il voyait comme une image du monde qui nous entoure et du monde intérieur, le sien et celui de ses âmes sœurs qu’il espérait trouver parmi les spectateurs de ses films. Exprimer cet univers (sans l’expliquer) à travers les 8 seuls films qu’il a réalisés et qui ont fait le tour de la terre : « Le Rouleau compresseur et le violon », « L’Enfance d’Ivan », « Andrei Roublev », « Solaris », « Le Miroir », « Stalker », « Nostalghia » et « Le Sacrifice ». Tendre vers ce qu’il pressentait d’unique dans le déroulement du temps, comme un tout en chacun et dans le monde créé. Par la radio, le son de la terre qu’il filmait, pétrie d’eau, ou le son de la terre dans le cosmos. Sons, musiques, voix, paroles.
Très librement, mais par notre connaissance de son œuvre et de sa vie un temps côtoyée, l’émission tentera d’amener l’auditeur au seuil de ce mystère que Tarkovski laissait vivre dans son travail créatif. Vers cette renaissance spirituelle qu’il appelait dans tous ses films face au matérialisme dominant. Sa discothèque personnelle, de rares interviews, des lectures d’inédits, comme le scénario « Vent clair », mais aussi de ses livres publiés : »Le Temps scellé », « Le Journal » (Editions des Cahiers du Cinéma), « Les Oeuvres cinématographiques complètes » (Editions Exils), etc.
Les poèmes de son père Arseni Tarkovski qui ponctuent ses films… des témoignages qui montrent combien son œuvre réputée difficile a été reçue avec profondeur et émotion : le metteur en scène Claude Régy, Joël Jouhanneau et Michel Bonpoil qui ont mis en scène au Centre Pompidou le « Visa Tarkovski », le cinéaste et ami de Tarkovski, Paradjanov, et l’un des seuls religieux qu’ait rencontré Tarkovski, Mgr Antoine Bloom. Son père, le poète Arseni Tarkovski, a eu cette parole énigmatique après la première de « Miroir », le quatrième film de son fils : « Andrei, ce ne sont pas des films que tu fais… »» C.H.B. Charles de Brantes est directeur de l’Institut International Andrei Tarkovski (Paris, Florence, Moscou), « pour la promotion de l’œuvre artistique d’Andrei Tarkovski et de toute forme d’art que cette œuvre peut inspirer ».