La rencontre avec Amandine Dhée et Mario Campana…

Le vendredi 10 avril, nous avons été très heureux d’accueillir Amandine Dhée et Mario Campana, auteurs en résidence à Bailleul et à la Villa Mont Noir.

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Pendant plus d’une heure nous avons pu échanger autour de l’histoire de notre territoire avec les deux auteurs et sur le thème de la folie cher à Mario Campana.

Une fois de plus preuve a été faîte qu’une rencontre littéraire peut être conviviale et nullement ennuyeuse…

dommage qu’il n’y eu que peu de participants (15 personnes ont osé !)

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Pour clôturer cette sympathique soirée nous avons partagé le brunch du terroir ! et même quelques pas de danse flamande pour l’initiation de Mario Campana…

Rencontre organisée dans le cadre « la littérature ça n’arrive pas qu’aux autres » de la ville de Bailleul. Une animation du réseau de la Serpentine.

Les livres d’Amandine Dhée et Mario Campana sont disponibles à la médiathèque

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Centenaire Romain Gary….

Centenaire Romain Gary....Né en 1914, Romain Gary publie son premier livre, Éducation européenne, en 1945.

Entré la même année au Quai d’Orsay après avoir combattu au sein de la France libre, il poursuit une carrière diplomatique et littéraire avec, notamment, Le Grand Vestiaire, Les Racines du ciel (prix Goncourt 1956) et La Promesse de l’aube.

Il est également l’auteur, sous le pseudonyme d’Émile Ajar, de Gros-Câlin et de La Vie devant soi, qui lui vaudra un deuxième prix Goncourt en 1975.

Les Éditions Gallimard saluent le centenaire de sa naissance en publiant deux textes inédits : un roman, Le Vin des morts et un entretien, Le Sens de ma vie, réalisé quelque mois avant sa mort et diffusé sur les ondes de Radio Canada le 7 février 1982.

les livres sont disponibles à la médiathèque ….

Le Trône de fer

l’intégrale 1 -2 – 3 – 4 est disponible à la médiathèque…

 

Le Trône de fer (A Song of Ice and Fire) est une série de romans de fantasy de George R. R. Martin, dont l’écriture et la parution sont en cours. Martin a commencé à l’écrire en 1991 et le premier volume est paru en 1996. Prévue à l’origine comme une trilogie, la série compte désormais cinq volumes publiés et deux autres sont attendus (les tomes ont ensuite été redécoupés dans la traduction française).

 

L’histoire se déroule dans un monde imaginaire, principalement sur le continent de Westeros, où la civilisation est de type féodal et où la magie et les créatures légendaires (comme les dragons) ont existé mais sont supposées avoir disparu. Trois intrigues principales s’y entremêlent : plusieurs maisons nobles rivalisent pour l’obtention du trône royal de Westeros, tandis que dans les contrées glacées situées au nord du royaume une race de créatures supposée appartenir aux légendes se réveille, et que sur le continent oriental la dernière héritière de la dynastie royale de Westeros renversée quinze ans auparavant cherche à reconquérir le trône……

Clarissa Pinkola Estés….

clarissaFemmes qui courent avec les loups

QUATRIÈME DE COUVERTURE :

« Chaque femme porte en elle une force naturelle riche de dons créateurs, de bons instincts et d’un savoir immémorial. Chaque femme a en elle la Femme Sauvage. Mais la Femme Sauvage, comme la nature sauvage, comme l’animal sauvage, est victime de la civilisation. La société, la culture la traquent, la capturent, la musellent, afin qu’elle entre dans le moule réducteur des rôles qui lui sont assignés et ne puisse entendre la voix généreuse issue de son âme profonde. Pourtant, si éloignées que nous soyons de la Femme Sauvage, notre nature instinctuelle, nous sentons sa présence. Nous la rencontrons dans nos rêves, dans notre psyché. Nous entendons son appel. C’est à nous d’y répondre, de retourner vers elle dont nous avons, au fond de nous-mêmes, tant envie et tant besoin.

pour en savoir plus sur Clarissa Pinkola Estés ICI

 

Théodore Monod un savant sous les étoiles….

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dans le cadre  » Voix au chapitre  » de la villa Mont Noir….

Une belle rencontre que cette « lecture dessinée » par Bruno Doucey et Zaü à la médiathèque de Bailleul

 

 

D’une voix limpide, d’une main experte Bruno Doucey et Zaü ont fait revivre le temps d’un mirage le sage du désert Théodore Monod, qui se répétant inlassablement « marche et tais-toi »

( devise qu’il aurait été judicieux d’adopter dans les locaux jouxtant la salle du spectacle…)

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un excellent moment ….

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– l’aventurier du désert de Bruno Doucey chez Harmonia mundi

– Théodore Monod un savant sous les étoiles éditions A dos d’âne

les livres sont disponibles à la médiathèque

Pour aller plus loin…

Documentaire Radiophonique

Théodore Monod (1902-2000) la vie en respect

A suivre sur France culture

 

 

Jean Dutourd en quelques mots…..

jean dutourdOn m’a demandé d’écrire un mot sur Jean Dutourd. J’aime Jean Dutourd autant que Richard Ford. C’est le pendant français à ma culture américaine. J’aime lire Jean Dutourd comme un homme qui n’est pas de droite mais un homme qui manie l’irrespect total de toutes les règles de bienséances. L’anarcho-libéral a trouvé son modèle.

J’aime Dutourd dans ses romans, ses essais, ses calambours et sa culture qui épatait quelques grosses têtes. Je sais je m’enfonce.  Il y a des monuments incontournables de gris suprême dans ses ouvrages. Allez pour les plus curieux prendre « Au bon Beurre », « Les Horreurs de l’Amour » (2 tomes) et « Les 5 à 7 de Fernand Doucin », « Mascareigne » (ou ce que l’on peut faire subir sous le terme de démocratie) et vous comprendrez. Jean Dutourd et son gout certain ou un certain gout pour le cynisme aristocratique. Jean Dutourd se muche dans les vides greniers, il s’achète en bouquiniste avec différentes couvertures, il est sous coté en terme d’auteur, vous ne vous ruinerez pas à vous payer Jean Dutourd  et vous n’aurez pas le sentiment de perdre votre temps.

quelques livres disponible à la médiathèque …. résultat de la « fouillothèque » à Emmaüs… parce qu’il est vrai qu’on ne le trouve plus dans les médiathèques… on a testé !!

– Au bon beurre –  les horreurs de l’amour – le demi-solde –  Mascareigne –  le septennat des vaches maigres – le séminaire de Bordeaux – conversation avec le général …..

Empruntez-les pour vos vacances d’été…d’hiver…

le moucheron

ils ne sont pas tous en très bon état, mais qu’est ce qu’ils sont bons!!!!

Frank Adam… sacré belge….

disponible à la médiathèque…. un régal…

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Les fables absurdes de l’auteur flamand Frank Adam sont maintenant parues en traduction française. Ces héritières modernes des « Fables » de La Fontaine ont reçu pour titre « Confidences à l’oreille d’un âne ».

 

pour plus le site :  Frank Adam  et l’illustrateur : Klaas Verplancke

Un rencontre de très grande qualité ce dimanche au musée….Frank Adam et Lode Vercampt

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Pour son spectacle «  Fables érotiques et fables d’amour » qu’il joua le dimanche 27 février au Musée de la Vie Rurale de Steenwerck, Frank Adam revient près des lieux qu’il avait fréquentés lors de sa résidence d’artiste en  mai  2007. En effet, Le Jury de la Villa Marguerite Yourcenar l’avait  sélectionné pour un séjour au Centre Départemental de Résidence d’Écrivains Européens, entre autres pour « son humour original, caustique et dévastateur » dont il fait preuve dans ses fables absurdes. Il avait  estimé également que « sa voix se prêtait  bien à la profération ».

Depuis 2004, Frank Adam, auteur et comédien, a entamé avec ses “Confidences” un vaste projet littéraire accueilli partout par des commentaires unanimement élogieux.

Il a publié d’abord ses fables absurdes dans la presse, les a réunies ensuite en plusieurs livres, les a jouées lui-même au théâtre et a réalisé avec le compositeur Johan De Smet un cycle de chansons basées sur les fables et sorties depuis en CD.

Le spectacle littéraire ‘Confidenties aan een ezelsoor’ fut considéré par la critique comme une des meilleures représentations théâtrales de l’année. Le texte pour la scène s’est vu attribuer une récompense dans le cadre du Prix Littérature de la province Flandre-Occidentale 2006.

Depuis plusieurs années maintenant, Frank ADAM rencontre un succès grandissant. Et à juste titre, car ce monsieur possède l’art de nous raconter des histoires drôles, intelligentes et teintées de relativisme sur la condition humaine, sans se faire piéger par un ton par trop moralisateur ou mélodramatique. Tout cela fait de ces confessions uniques un méli-mélo exceptionnel et irrésistible de musique et de textes, d’humour délicieusement coquin agrémenté d’une note critique.

Les improvisations du virtuose-violoncelliste Lode Vercampt vont à l’encontre de la musique classique, du jazz et du pop, et réussissent à émouvoir et séduire très subtilement comme un voile musical autour du texte. Cet amoureux du violoncelle a la particularité d’expérimenter inlassablement les possibilités de son instrument avec autant de créativité que d’ouverture d’esprit. Son violoncelle l’a conduit aux Etats-Unis, à l’Europe, au Japon et à Taïwan.

 

LOUP

Loup---Nicolas-VanierLOUP de Nicolas Vanier  – XO Editions

Passionnant roman d’aventures dans le Grand Nord Sibérien, entre un monde ancestral et la modernité. Attendri par le spectacle d’une louve et de ses petits, Serguei transgresse les lois de son clan en ne parvenant pas à tuer ces loups, qui menacent pourtant le troupeau de rennes qui les fait vivre. Il doit survivre seul dans le désert glacé de la Sibérie et rencontre des conditons extrêmes, qu’il surmonte. On est tenu en haleine du début à la fin!

Maud

On l’attend avec impatience..

ça y est ….il est là….

Enquête sur la disparition d’Emilie Brunet d’Antoine Bello chez Gallimard

 

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Présentation de l’éditeur

Le détective Achille Dunot souffre d’une étrange forme d’amnésie. Depuis un récent accident, sa mémoire ne forme plus de nouveaux souvenirs, si bien qu’il se réveille chaque matin en ayant tout oublié des événements de la veille.

Quand le chef de la police lui demande d’enquêter sur la disparition d’Émilie Brunet, une des femmes les plus riches du pays, Achille décide de tenir un journal dans lequel il consignera le soir, avant d’aller se coucher, les enseignements de la journée. Lui qui ne jure que par Agatha Christie devient ainsi à son insu le héros et le lecteur d’un drôle de roman policier… dont il est aussi l’auteur.

Très vite, tout accuse Claude Brunet, le mari de la disparue. Il a plusieurs mobiles et aucun alibi. Il se vante à demi-mot d’avoir commis le crime parfait. Mais surtout, il ose critiquer les méthodes d’Hercule Poirot…

Antoine Bello est né en 1970 à Boston. Il vit et travaille à New York. Il a déjà publié aux Éditions Gallimard un recueil de nouvelles, Les funambules (collection blanche, 1996) et trois romans, Éloge de la pièce manquante (La Noire, 1998, Folio n° 4769), Les falsificateurs (collection blanche, 2007, Folio n°4727) et Les éclaireurs, prix France Culture Télérama (collection blanche, 2009).

l’ex moucheron

 

La carte et le territoire…

Michel Houellebecq avec « La Carte et le Territoire » serait potentiellement un candidat au Goncourt ? houellebecqPotentiellement les 700 romans plus le siens sont candidats au Goncourt ! Lui donner maintenant comblerait surtout  l’erreur de ne pas lui avoir remis lors de la sorite des « Particules Elémentaires ». Un conciliabule de vieux sages es lettré, médiatiquement connu pour leurs existences propre  et non pas pour leurs œuvres, aurait le pouvoir de faire et défaire une carrière. Michel Houellebecq se moque d’avoir ou de ne pas avoir ce prix. Même s’il s’en cache. Même s’il doit bien rire en sachant que ce dernier livre moins aboutis que les précédents puisse rafler la mise. Pourtant lui donner (offrir) maintenant avec son moins bon roman ne fera que réduire partiellement la fracture qu’il existe entre les jeux de pouvoirs du monde littéraire et le lecteur lambda. Passons.

 

Que retirer de « la carte et le territoire » ? Qu’encore une fois, et ce depuis 15 ans,  cet auteur est catalogué romancier alors qu’il n’en est pas un. M.H s’est désintéressé au fil du temps du superflu pour ne garder que l’essentiel. Passant son écriture du rivage luxuriant à une terre aride et sèche.  Il se contrefout de planter un décor (réduit là à l’élémentaire nom des rues qui surligne le coté « carte et territoire »), n’a plus l’intention de perdre de l’énergie dans des considérations stylistiques, ne souhaite ni sympathie, ni empathie, ni rien du tout pour ses personnages. Personnages  qui sont eux secondaires (se mettant lui-même en scène), voir présents au fil des pages,  uniquement pour imprimer justement ce nom de « roman » à son livre et lui permettre de dresser sur des ergots des (ses)  idées sans effrayer un lecteur qui pourrait rebrousser chemin si on lui expliquait qu’il a, entre les mains, un traité de psycho philosophie.

 

Car Houellbecq est un essayiste, un sociologiste contemporain, un prophète urbain qui n’atteints son but qu’en diluant au fil des pages superflus des constats essentiels sur l’être, le paraître et la dérive des êtres humains. Lire « La Carte et le Territoire » consiste en un jeu de piste savant pour dénouer le faux du vrai, les règlements de comptes assassins (journalisme, marché de l’art)  et l’importance d’une phrase au milieu d’une page insatisfaisante.

 

Houellebecq est un génie qui n’est plus romancier. Jouant des atours du monde médiatique pour se façonner une image de déchet éclairé qui n’a plus de sentiments. Ce qui l’arrange pour ne jamais rentrer dans le fond du problème : l’intelligence est elle condamné à se taire pour faire place à une image de façade vite remplacé par des coupures de publicités. « La Carte et le Territoire » correspond entièrement à son auteur. Pour cela c’est déjà beaucoup.

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les pages de l’été

Mère Edith m’a demandé de faire un petit check-up des livres que vous pourriez lire cet été. J’aime bien l’idée. Pour ceux et celles qui pensent que je vais vous détailler les dernières sorties de Mr Schmitt ou Mme Nothomb : passez votre chemin. On va carburer dans le rock n’roll et la littérature agressive. Histoire d’arriver à la ducasse avec des idées qui tranchent le beurre, bronzés par le farniente et peut être pas plus intelligent qu’avant mais heureux d’avoir échangé sur des transats sur l’avenir de la belle-lettre.

Je suis pas certain que vous trouverez toute la came dans la médiathèque mais à vol d’oiseau, en comptant les bouchons sur l’A25 et comme je suis serviable et que tous ces livres se trouvent en poche ce ne sera pas dur de vous les offrir. Je pense aux petits budgets.

Déjà, pour les amateurs de romans noirs et subtils il faut s’en référer à Donald Westlake et sa série avec un personnage qui s’appelle Dortmunder. Comme c’est une série mais que tous les livres sont indépendants les uns des autres, faites l’effort de lire la 4ème de couverture et lorsque vous voyez le nom du héros inscrit quelque part : vous subtilisez le bouquin pour vous marrer avec force.

 

le livre sans nomEt pour éviter les vieilles bigotes américaines qui pondent des livres tous les 6 mois, vous passez aussi chercher « Le Livre sans Nom » écrit par un anonyme et qui dépote grave dans le sanguinolent.

 

Plus profond, livrant des phrases comme des couteaux, sans chichi, et très black is beau : les romans de Pascal Garnier qui sont autant d’ombres que de lumières.

 

Dans le rayon roman grand cru (et là j’invite les profs de « lettressss » à ne pas suivre mes conseils) une vraie douceur : « La Délicatesse » de David Foenkinos. Là aussi, tous ses livres se valent et mériteraient un meilleur traitement que ces quelques lignes.

En poursuivant la route : faites halte sur « Les Sales Bêtes » de Jacques A.Bertrand qui explique que l’homme est bien pire que les araignées. Cet auteur a aussi écrit « J’aime pas les autres » en 10/18 et je serais enclin à le comprendre.

Dans la même veine les romans de Serge Joncour comme « L’idole » où comment devenir une star du jour au lendemain sans savoir pourquoi (roman caustique sur les dérives du vedettariat avec les fameuses « 5 minutes de célébrités » de Warhol).

Bien sur n’hésitez pas à piocher dans n’importe quel roman de Jaenada en préférant « Le Chameau Sauvage » ou « La Grande à Bouche Molle ».

Idem pour Régis Jauffret et un bel « Univers-Univers » ou « Microfictions ».

Jean Paul Dubois qui est un auteur qui se regarde la bite mais nous fait rire et pleurer dans « Une Année Sous Silence », est merveilleux dans « Tous les Matins je me Lève »ou son dernier « Les Accommodements raisonnables ».

 

Pour le Djian annuel, préférez l’avant dernier : « Impardonnable », un auteur capable d’écrire ça : « Se fixer des buts dans la vie, c’est s’entortiller dans des chaînes. » est forcement un grand écrivain.

 

Idem pour le thème de la disparition dans les livres d’Arnaud Cathrine excellent de tout en bout quel que soit votre sélection

 

Pour les mesdames en quête d’identité « Boys, Boys, Boys » de Joy Sorman est indispensable dans leurs bagages. Jusque là j’avais Virginie Despentes dans mon lit, maintenant elles se partagent ma couette à deux. Valeur égal. Sur le paillasson car j’aime mon aise je mettrais aussi Lorette Nobecourt « En Nous la Vie des Morts ».

Sans quitter ces chers « disparus » : où comment en arriver à se quitter soi-même : Yannick cercleHaenel et son « Cercle » Prix Roger Nimier (lui aussi parti trop tôt) vous fera changer d’opinion sur vous-même…

Je viens aussi d’enfiler les romans de Christophe Donner avec délectation. Lui c’est pleins de bidules intéressants comme « L’empire de la Morale » qui s’intéresse à la psychanalyse et au communisme sous un prisme d’autofiction. Tout le monde cause de Michel Onfray et sa critique de Freud : lisez celui là et vous épaterez vos amis lors d’un barbecue. Si tenté que vous ayez des amis capables de vous écouter.

Au rayon des couillons qui sont chiants comme la tombe avec leurs précédents books mais qui étonnent par un bel opus : « La Porte des Enfers » de Laurent Gaudé.

Dans le classique de canailles désabusées remplacez Céline par « Louis Guilloux » et son « Sang Noir » 

et faites vous un bel avenir d’anarchiste populaire avec les romans de René Fallet qui vous feront penser à Brassens et c’est normal vu que c’était deux potes de toujours.

 

Et « Le Métier de vivre » de Cesare Pavese qui est assez ardu mais oh combien riche. Apparemment ce fut assez dur comme boulot car il s’est suicidé…

voyez comme on danseDans le toujours agréable même avec le temps :  y a forcement les Jean d’O…et les Dutour parce qu’être de droite c’est pas forcement mauvais comme Zémour

Vu qu’il faut faire une place et une belle aux ricains :

faites une halte fabuleuse chez Richard Ford (je sais que certains n’aiment pas et ne récoltent donc que mon mépris) ou Richard Bausch, Richard Brautigan, et Michael Chabon (pour prouver que je ne suis pas obnubilé par les Richard d’outre-Atlantique). J’aime bien aussi John Fante qui lui avait des racines italiennes ou son fils Dan (toujours Fante et pas Franck)

 

Chez les « britons » penchez vous sur….

 

Nick Hornby et son dernier « Juliet Nacked »     ou les livres de Martin Amis et là vous ferez une bonne pioche avant que le désherbage vienne contrecarrer mes dires.

villa mataspour conclure avec un zest d’Amérique du sud : les romans d’Enrique Vila-Matas dont le style rappelle Dino Buzati et ses livres surréalistes

Je décline toute responsabilité en ce qui concerne ces choix. Et j’attaque Mme Edith si jamais ces quelques phrases se retrouvent dans le journal du village.

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sujets d’actualité…

Ces deux coups de cœur  sur des sujets d’actualité  sont proposés par Pascal

Ces deux livres nous offrent une analyse lucide tout comme ils nous interdisent les simplismes d’une politique sécuritaire qui signerait le refus de la modernité. Les deux auteurs nous invitent à un autre regard pour vivre ensemble ! Beau programme pour une médiathèque !

 

la perversion ordinaireLe premier concerne la crise des repères, avec le livre de Jean-Pierre Lebrun, La perversion ordinaire – vivre ensemble sans autrui, Denoël 2007.

Ce qui semble dominer aujourd’hui, c’est la violence qui se manifeste sous la forme d’actes dont on peine à trouver une explication exprimés par le langage de certains jeunes qui disent : « j’ai la haine » sans autre précision ;  ou dans la crise économique dont les plus pauvres sont les victimes. Cette violence polymorphe est sans doute liée à un bouleversement profond, que Jean-Pierre Lebrun qualifie, à la suite de Marcel Gauchet, de « retournement anthropologique » (251). Le constat de ce psychiatre et psychanalyste, rejoint celui de tout observateur de notre société : nous vivons une « crise de la légitimité », « autrement dit, reconnaître qu’il peut et doit exister des objectifs situés en tiers, qui transcendent les intérêts de chacun ne va plus de soi » (22). Pour le dire de manière plus simple, tout exercice d’autorité, et les enseignants l’expérimentent souvent, est suspectée d’être un abus de pouvoir. Est donc posée aujourd’hui de manière inédite la question de « la place de la transcendance » qui autrefois était assurée par la religion. Mais « entrer dans ce que l’on appelle la modernité, c’est prendre la mesure de ce que la légitimité ne se fonde finalement que sur elle-même » (24) ! « La négativité était en effet visible pour tous jusque il y a peu via la place de Dieu », cependant, « ce n’est pas le contenu de la croyance qui primait, mais bien ce qu’elle permettait de transmettre » notamment « de faire fonctionner les invariants anthropologiques parmi lesquels nous mettons au tout premier rang la perte que nécessite le langage et la négativité que celui-ci introduit » (39). Notre auteur rappelle ici la nécessité pour devenir sujet de ne plus être dans le fantasme de la toute-puissance que Freud a théorisé grâce au mythe d’Œdipe et, avec Lacan, il pointe que pour parler, il faut du vide : le mot prend la place de la chose comme dans la métaphore, cette absence symbolisant le tiers, l’autre dont on reçoit l’existence. C’est ce « Nom-du-Père » qui est minimisé dans la société postmoderne dominée par la mère. Le refus de la perte de jouissance, ce que Lebrun appelle « vide », « négativité », « incomplétude » construit un monde d’où « autrui » est absent. En effet, quand le Père est absent, et nul ne peut douter que nos sociétés occidentales soient « maternantes » (Cf. la difficulté pour les parents de dire non à leur progéniture ou la promotion de la toute jouissance immédiate induite par la promotion de la consommation), nous assistons à l’avènement d’individus qui se croient « complètement émancipée du manque » mais qui sombrent dans « l’entousement » (41). Par ce néologisme, Jean-Pierre Lebrun évoque une nouvelle organisation psychique et sociale pour laquelle « le lien social ne se présente plus comme un préalable à l’existence de l’ensemble, envers lequel tous sont d’emblée en dette ». Dans ce nouveau modèle, « chacun n’existe que dans la mesure où il est associé, ‘branché’ avec d’autres. A ceci près que, dans un tel contexte, le poids de la responsabilité est considérablement alourdi si le résultat n’est pas atteint. Car chacun désormais porte – sans même le savoir – le poids de l’ensemble sur les épaules. C’est ainsi que beaucoup étouffent, se dépriment et jettent l’éponge, faute de pouvoir soutenir cette façon de fonctionner, d’encore pouvoir trouver le minimum de reconnaissance qu’ils s’estiment en droit d’obtenir » (43)

Notre auteur n’est pas le seul à faire ce diagnostic de nouvelles pathologies vécues par ceux qu’il appelle les « néo-sujets », et qui se manifeste sous la forme d’un « état d’insatisfaction et de découragement » (184) qui ne correspond ni aux anciennes névroses ou psychoses mais ce qui nous intéresse ici, c’est qu’il en repère la cause dans la disparition de « la place du transcendantal. Et par là-même l’exception, l’interstice, la faille, la fente, la fêlure, l’hiatus, la lézarde, la négativité… Tous ces mots qui désignent ce qui ne colle pas ». Lacan « a appelé ça le réel ». Or l’existence de ce réel nous « apparaît aujourd’hui comme incongrue (…) traumatisme à éponger (…) vide à éviter ». Soit l’individu réussit, soit il est une victime ! Soit il se referme dans de petits groupes identitaires, soit il se dit victime.

Face à cette situation, les plus conservateurs verront dans ce livre la confirmation d’un nécessaire retour à l’autorité du Père qui rappellerait la loi, la vérité. Or affirme avec justesse notre auteur, cette régression n’est ni possible ni souhaitable au vu des excès véhiculés par l’ancienne domination du patriarcat. Mais la « fin du garant transcendant n’est pas synonyme d’immanence. C’est-même cette distinction, ajoute Lebrun, qui me paraît essentielle » (148) Toute la question est de savoir comment vivre ce passage d’une transcendance, ritualisée, théâtralisée par ceux qui étaient dits détenir leur pouvoir de Dieu, à une inscription autre de cet « invariant anthropologique » dans la société. Le chantier d’une « troisième voie » (213) est ouvert mais encore faut-il se poser les bonnes questions. Il s’agit de repérer en quoi cette perspective peut nous aider à avancer à retrouver une « grammaire du désir » (109) dévalorisée par une apologie de la jouissance immédiate. Et le chemin est difficile qui se résume par ce « paradoxe crucial : depuis la nuit des temps, aucune société n’a jamais donné autant d’importance à la singularité du sujet, mais aucune, également, n’a aussi peu préparé le sujet à soutenir cette position dont elle rend pourtant possible l’avènement. C’est ce paradoxe qui signe la crise sociétale actuelle, » (32) « ce qui va entrainer les responsables de la Cité à se transformer d’hommes de pouvoir en hommes de pourvoir » (46), mais beaucoup risquent d’oublier que cette responsabilité d’adulte implique « que c’est à chacun d’assumer ce qui, hier, était seulement la tâche du Roi : celle de faire que le royaume puisse se soutenir dans le vide » (245) !

La seconde question d’actualité est celle de la visibilité de l’Islam dans notre République laïque avec Stéphane Lathion, Islam et modernité – IdentitéS entre mairie et mosquée, DDB 2010.

islam et modernitéL’Islam est un des éléments constitutifs de notre identité européenne (que l’on se souvienne de l’Espagne !) et notre Auteur nous permet de dépasser les peurs ou fantasmes en nous ouvrant les portes d’une communauté sans doute aussi diverse que méconnue ; il est un fait incontournable, celui de la présence des musulmans dans notre société et de leur nouvelle visibilité qui dérange : le port du voile, la requête d’une nourriture halal dans les cantines scolaires ou administratives, le refus de la mixité dans les piscines publiques autant d’exemples qu’étudie Stéphane Lathion à partir du concept canadien « d’obligation d’accommodement raisonnable » (p 149) qui « s’inscrit dans la zone de dialogue entre le droit (tant national qu’international) reconnaissant la liberté de croyance et de pratique et les contraintes que peuvent représenter de nouvelles règles de bon voisinage dans une société multiculturelle ». La coexistence est de fait « inévitable » et la suspicion d’intégrisme ou de refus d’intégration est sans doute souvent plus illégitime que les revendications de croyants, car elle ne prend pas en compte les changements de perspectives survenus ces dernières décennies. Les musulmans d’aujourd’hui ne sont plus en effet les immigrés d’hier. Par exemple, « il est essentiel de souligner que, souvent, la première langue parlée du jeune musulman n’est plus la langue de ses parents, mais bien la langue de la société dans laquelle il vit » (p 209). Ne plus lire le Coran en arabe est un changement important, significatif du « moment de transition » que vivent les musulmans. « Les anciens, les migrants de premières générations qui, souvent, sont restés influencés par l’Islam de leur pays d’origine, par l’aspect ethnique du groupe d’appartenance et par une vision craintive vis-à-vis du reste de la société, sont en train d’être remplacés par une nouvelle génération qui investit le champ associatif en revendiquant à la fois son appartenance à l’Islam et sa citoyenneté européenne » (p 125). Dès lors, la stigmatisation de la foi musulmane réduite à certaines pratiques choquantes est contre-productive dans la mesure où elle enferme les croyants que nous devrions au contraire accompagner pour qu’ils trouvent un chemin en articulant citoyenneté et foi. Il ne s’agit pas d’être naïfs et d’ignorer les problèmes, comme celui de la formation des imams qui, trop souvent, « ne sont pas capables d’offrir une vision harmonieuse entre la culture occidentale dans laquelle les musulmans sont nés et la culture musulmane qu’ils sont supposés avoir. » Mais « Les fidèles ne se reconnaissent pas dans le discours de ceux qui parlent en leur nom. Ceux-ci sont souvent déconnectés de la réalité vécue par les musulmans d’Europe » (p 172), surtout quand ils créent « des polémiques par leur propos haineux, provocateurs, ou simplement maladroits, mais dans tous les cas inacceptables » (p 174).

Il serait dommage et dommageable de confondre ces excès avec les demandes d’une nouvelle visibilité. Celles-ci ne sont pas nécessairement les signes d’un refus de s’intégrer dans la société. « Un autre regard peut-être porté sur ces mêmes signes et revendications musulmans : l’affirmation d’une volonté de s’intégrer dans un environnement a priori peu propice à la pratique de l’Islam. Des fidèles d’une religion se sentent suffisamment en confiance et à l’aise dans leur environnement pour demander aux pouvoirs publics qu’ils prennent en compte cette nouvelle présence. (…) Ainsi, pour une même réalité, une jeune fille voilée, il existe deux regards qui mènent à des conclusions opposées. Pour les uns, c’est clairement un refus de s’intégrer dans la société européenne au sein de laquelle le voile renvoie l’image de la soumission de la femme et le refus d’un certain type de modernité. Pour d’autres, la femme musulmane se sent suffisamment en confiance dans cette société pour oser afficher sa spiritualité sans pour autant remettre en cause ni son intégration ni son respect des valeurs issues de la Révolution française. Le voile est présenté comme un choix volontaire, comme une alternative à un modèle de féminité contesté. La vérité est certainement entre les deux… » conclut malicieusement notre auteur (p 153-6). On est cependant heureux d’apprendre que la célèbre université d’Al-Azhar a interdit le port du voile intégral !

C’est donc bien la complexité et la pluralité des situations qu’il faut prendre en compte (p 201). Lathion consacre d’ailleurs un très beau chapitre à l’ijtihad : c’est « l’effort intellectuel de réinterprétation du Coran » mais les penseurs musulmans modernes sont tellement occultés par les chantres de l’intégrisme que nous ne les connaissons pas !

Et il est légitime que la burqua, voile intégral spécifique de l’Afghanistan, nous soit odieuse à cause de la vision de la femme qu’elle implique mais aussi de la guerre qu’elle nous rappelle. Mais la manière dont s’est engagé le débat sur son interdiction fait « craindre une stigmatisation de plus de l’islam et des musulmans en Europe » ; ce qui est pour le moins paradoxal pour une pratique qui n’est qu’une tradition culturelle. C’est un grand Imam qui l’affirme : « le niqab (voile porté surtout en Arabie saoudite) n’a pas de lien avec la religion, ni de près ni de loin » (p 157) ! Les conclusions de la mission parlementaire ouvrait une autre piste : « nous voulons convaincre, plus que contraindre » et S. Lathion de commenter : « la volonté du gouvernement de privilégier la contrainte, par un texte de loi, confirme le doute sur ses intentions républicaines » (p 159), surtout « si l’on admet qu’une politique répressive ne sera pas en mesure d’éviter, à coup sûr un attentat ou des actes violents, mais qu’au contraire, elle alimentera, par ses amalgames et simplifications, les peurs et la méfiance envers tous les musulmans et ceux qui leur ressemblent. De plus, le cadre de vie quotidien des non musulmans se verra également modifié par une politique répressive, et, par conséquent, celle-ci envenimera, sans aucun doute, les rapports au sein des sociétés européennes. Dès lors, la voie qui nous semble la plus judicieuse, c’est de travailler ….

 

Georges Chelon chante Baudelaire

chelonJ’ai eu la chance de pouvoir assister à une des 10 représentations de Georges Chelon au T.D.M ( théâtre Darius Milhaud) « Georges Chelon chante Baudelaire »

Seul sur scène avec sa guitare, ses arrangements et 3 chaises il nous plonge dans un bain de français épuré où paroles et musique forment une harmonie extraordinaire et hors du commun. On est transporté dans un autre univers. Il est vrai qu’il faut écouter encore et encore, ces chansons peu ordinaires, alors, chez soi, on passe le CD en boucle…

Merci M. Chelon de nous avoir fait découvrir, ou redécouvrir, Charles Baudelaire ( les fleurs du mal). Dommage que l’on ne puisse vous applaudir plus souvent…

Josette

Les CD sont disponibles à la médiathèque (prêt de la MDN)

 

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Et pour aller plus loin …vous pouvez lire ou relire « les fleurs du mal » de Charles Baudelaire

 

 

Louis Guilloux

à lire absolument….

Trouvé sur le net….Entretien avec Louis Guilloux. Propos recueillis par François Bourgeat (Septembre 1977)

Louis Guilloux,certains vous ont, une fois pour toutes, étiqueté « écrivain prolétarien ». Vous acceptez?

. « Ah, non! Je n’accepte aucune appellation. Les critiques ont besoin de classements, de repères. Moi, je ne m’appelle pas comme ça. Je m’appelle Louis Guilloux et je fais ce que j’ai envie de faire. Je suis un écrivain, c’est tout. En plus, je ne pense pas que le prolétariat soit indemne de toute tare. Et je n’en fais pas une idole. »

Louis Guilloux, vous avez soixante dix-huit ans. Reprendriez-vous à votre compte la phrase de Cripure : « La vérité de cette vie, ce n’est pas qu’on meurt, c’est qu’on meurt volé »?

« Et comment! Je suis au SMIG! Dans ce sens-là, alors oui, je suis un écrivain prolétaire, pas prolétarien! Ah oui, on meurt volé! Et volé sur tous les plans. Dans cette putain de société, où on parle sans cesse de milliards, mais où il n’y a jamais d’argent pour les moins favorisés, on vous prend tout! La seule chose qu’ils n’ont pas pu me prendre, c’est mon temps. Et vous voudriez que tout ça continue? Pas possible. Entre 40 et 45, nous avons découvert l’horreur des camps de concentration. Et comme réponse à Auschwitz, nous avons inventé quoi? Le drugstore ! Il aurait fallu quand même autre chose, en face, à la dimension, non? On a plongé au comble de l’horreur, un million d’enfants assassinés et brûlés. Et la réponse à çà? Le drugstore.

Louis Guilloux, vous ne démissionnerez jamais? !
« Ne craignez rien, je mourrai vivant. »

Et si vous voulez en savoir plus  » les amis de Louis Guilloux »

 

Bernard Marie Koltès

Bernard-Marie Koltès… à lire, à découvrir ou à redécouvrir !

Un extrait de ses Lettres, disponibles aux Editions de Minuit.

b m koltésKoltès écrit, comme souvent, à sa mère. Cette lettre date du 21 juillet 1976 et a été écrite dans les semaines qui ont suivi le décès de son père. Un passage que je trouve particulièrement intéressant et qui donne à réfléchir :

« (…) Lorsqu’on a aimé une fois, dans sa vie, on sait – on devrait savoir – qu’il y a au moins deux plans sur lesquels se fixent les liens ; il y a celui de l’existence au sens anecdotique, avec la formation d’habitudes, la constitution d’un passé, l’expérience d’une foule de sentiments secondaires tels que la jalousie, l’aversion, etc. Mais ce plan-là, le seul dont on parle quand on parle d’amour, n’est pourtant pas le plus fondamental, ni même réservé à l’amour. L’autre, plus profond, complètement inexprimable, toujours inexprimé, souvent ignoré, c’est celui, statique, indifférent aux remous de l’existence, où il se noue comme des cordages entre les êtres, lentement, silencieusement, mais des liens irréversibles, qui sont comme une excroissance qui pousse sur soi-même. C’est cela qui est la seule chose importante, et c’est cela que l’on néglige de penser, que l’on noie dans les interminables bavardages intérieurs sur les péripéties, qui finissent par envahir tout l’esprit, qui s’enchaînent l’un l’autre inutilement et de manière infinie, qui s’enroulent sur eux-mêmes sans pourtant ne jamais rien faire bouger. Pourtant, la seule pensée d’amour possible, la seule manière, à plus forte raison, d’arriver à retrouver un être absent, c’est celle qui recherche ce niveau-là où sont les véritables liens. Et de penser aux accidents de l’existence ne peut qu’éloigner de la contemplation de cette réalité qui est une partie de soi-même, et non le fruit d’évènements. Il faut apprendre une autre manière de penser, qui est contemplative : qui ne cherche ni l’explication ni la compréhension, moins encore cette forme de jugement qu’est le remords : c’est une manière de penser qui ne peut être que muette (parce que les mots et les images sont un obstacle et une réduction de cette pensée), sans jugement ni rêverie (parce que la rêverie, c’est-à-dire tout ce qui est au conditionnel – j’aurais pu, j’aurais dû, cela aurait été… – est le pire ennemi de l’approfondissement de la pensée), sans sentiment même, au sens des infinies variétés des sentiments superficiels. C’est quelque chose qui ressemble plus à la manière dont, lorsqu’on a quitté une maison familière et que l’on se sent perdu, on cherche, on retrouve, et on reconnaît, bien qu’on en soit loin, un mélange d’atmosphère, de chaleur, de bruits et d’odeurs, de mouvement intérieur comme il y a dans les corps, et qui sont la présence. Quant au passé, il n’a pas une existence autonome, une réalité stricte, une forme écrite, définitive – s’il l’a apparemment au niveau des histoires qui ont eu lieu, il n’en est pas de même pour son sens. Le sens d’un passé, c’est ce qu’il représente à un moment donné ; il change donc à tous les moments où on le considère, et il est modifiable si l’on modifie la manière de le considérer. Un passé est passé dans la mesure où il y a un présent, et il n’existe qu’en fonction de ce présent. La seule chose qui compte est ce qu’il représente aujourd’hui. On peut dire, lorsqu’il y a eu un amour, soit : « comme j’ai mal aimé », soit « comme je l’aimais ». Dans le premier cas, cela revient pratiquement à ne pas tenir compte d’un mot, qui est le principal, aimé, et de ne retenir que l’adjectif, qui est le secondaire, mal. Et l’adjectif finit par tuer le verbe, et cela devient un contresens, et, comme cela est trop souvent le cas, on continue d’étouffer l’amour par le spectacle de ses expressions. Alors que si l’on donne sa véritable place au mot mal, comme il est contradictoire, au fond, avec l’action d’aimer, il finit par s’atténuer et par être neutralisé par l’amour. Jamais l’adjectif ne peut être plus fort que le verbe, et dans la vie, jamais une « mauvaise » manière d’accomplir quelque chose ne peut nier que cette chose soit finalement accomplie.
La torture que l’on s’inflige en tournant et retournant dans sa tête ce que furent les derniers moments, les dernières choses que l’on a faites ou que l’on a dites, et qui, de toute façon, ont toutes les chances d’êtres ratées, plus ou moins, puisqu’on ne sait pas que ce sont les dernières et que l’on ne peut pas les préparer comme une fin de théâtre, c’est un tourment inutile. Que peut bien signifier « dernier » pour l’autre ? Ce mot n’a de sens que pour soi, parce que maintenant, on est frustré d’une présence et que la vie continue quand même. Mais pour l’autre, au nom de qui on se tourmente ? S’il n’y a rien après la mort, lui est parti, sans dire adieu, sans considération sur le passé, sans plus rien, maintenant, qui puisse justifier que l’on souffre pour lui. (Dans le cas d’une foi, que de raisons supplémentaires encore pour ne pas se tourmenter, puisqu’il n’y a rien de définitif, ni d’une part ni de l’autre !).
Je te donne ces quelques impressions en vrac, peut-être qu’elles ne signifieront rien pour toi ; mais je crois quand même t’aimer assez pour avoir compris un peu de tes souffrances. (…) »

le moucheron

 

Oscar et la dame en rose

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Oscar et la dame en rose
Eric Emmanuel Schmitt
chez Albin Michel

 

 

 

Les douze derniers jours d’Oscar, un enfant leucémique.
Il rencontre la dame en rose à l’hôpital, elle lui fera vivre toute les étapes de la vie en 12 jours.
Elle trouvera les mots qu’il faut……..
Ce n’est pas un roman triste, je le conseille
Martine

 

L’orpheline dans un arbre

L’orpheline dans un arbre de Susie Morgensten  /  école des loisirs

l'orphelineClara- Camille Caramel, rien que son nom est un roman….
Une orpheline, pas comme on l’imagine, elle est fortunée, cultivée, curieuse, intelligente. Elle a tout sauf une famille. Elle rédige quand même, pour un concours, 300 mots sur ce qu’elle imagine de la vie d’une famille en Californie.
Son écrit a convaincu le jury, elle gagne un séjour pour Noël dans une famille californienne.
La fera-t-elle sienne ?

Marie B.

 

L’ange de Grozny

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l’ange de Grozny

Asne Seierstad

chez J.C.Lattés

« En Tchétchénie, vit une femme qui défie les horreurs de la guerre, une femme qui montre que le pire peut aussi faire ressortir le meilleur en nous. On l’appelle l’Ange de Grozny. Dix ans après son premier voyage en Tchétchénie en tant que correspondante de guerre, Asne Seierstad décide d’y retourner. Elle se rend alors compte qu’en dépit du désintérêt de l’opinion publique, la tragédie continue. Une tragédie qui a laissé dans son sillage une société défigurée et un lourd tribut à payer pour ses enfants. A travers le récit des voyages qu’elle a entrepris dans le plus grand secret, de ses multiples rencontres avec les habitants tchétchènes et l’évocation en toile de fond de la violente histoire du Caucase, l’auteur livre une exploration unique et poignante de la vie quotidienne dans une des régions les plus dangereuses du monde. »