Yvette, bon dieu !

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Un film français de Sylvestre Chatenay avec Yvette Trion, Camille Trion, René Trion, et Renée Trion

Genre : Documentaire – Durée : 1H30 mn

Le Synopsis officiel du film (ADR Productions) :

Yvette a 62 ans et pas une minute à elle. Yvette est une fermière qui ressemble à celles de nos racines campagnardes, réelles ou imaginaires, souvent très éloignées de la réalité paysanne moderne. Elle nous mène à la rencontre de cette vision d’une ferme où tout est cultivé et où tous les animaux sont réunis comme dans une arche de Noé. Cette ferme, bien réelle, c’est celle d’Yvette, de sa mère centenaire et de ses deux frères. Ils vivent là depuis toujours, dans un univers où les valeurs résonnent encore au rythme des saisons. Mais Yvette résiste au temps et regarde le monde moderne avec gourmandise…

il est disponible à la médiathèque empruntez le….

 » Yvette c’est un personnage unique et authentique, y a aucun doute, mais je ne vais pas faire un article sur elle, ( le film est là pour ça ! ) je voudrais plutôt parler des sensations que j’ai eu en le visionnant. Parce que ça parle d’Yvette, mais ça parle aussi de tout un tas de choses, comme la mort, la vie, le climat, le Temps, l’indépendance…

C’est comme si, en allumant le lecteur dvd, j’avais arrêté le temps l’espace d’1h30.

Le Temps… c’est bien la chose qui m’a le plus frappé dans ce film. Une lenteur incroyable, un calme assourdissant… c’est vrai que la lenteur effraie les gens aujourd’hui, on est happé par le rythme des villes, par la vitesse des images et par une course irrationnelle vers le profit et la productivité.

Le calme, la lenteur c’est à double effet, soit on aime ça et l’on ne peut pas vivre sans.

Soit ça provoque une véritable panique, parce que l’idée de rester seul avec nous-même, et devant nos contradictions, ça effraie. Qui suis-je vraiment ? c’est vrai ça, qui sommes nous ? quand on nous apprend depuis l’école, par la télé, via l’argent que pour réussir sa vie il faut être « quelqu’un d’important socialement » qu’est ce qu’être important ?

Ça veut dire quoi ? être mieux que les autres ? en réalité on passe notre vie à se comparer aux autres, sans jamais savoir qui l’on est réellement. Yvette le sait, elle, et ça se ressent. Par l’authenticité, la sincérité de ses propos et de sa vie. J’ai d’ailleurs été marqué par sa lucidité et son ouverture d’esprit. Pour quelqu’un qui n’a quasiment pas voyagé et qui n’a pas l’air de sortir souvent de sa ferme. C’est certainement la preuve que pour être soi-même, c’est-à-dire être heureux, malgré les défis que la vie nous impose, pas besoin d’aller à l’autre bout du monde même à travers un écran, c’est en soi même que ça se passe, dans nos actes, et parce qu’au fond, Yvette, L’autre, elle le connaît !

Alors bien sûr, personne n’aurait envie aujourd’hui de trimer autant, c’est une autre époque, une autre vie … mais quitte à ne pas perdre son âme, ça laisse songeur  »  Laurent

Silence

pas à pasEn noir et blanc (ou presque), dans un décor breton, avec des incursions dans l’art chinois (peinture, poésie, thé), je me suis laissée « pas à pas » transportée par les émotions de l’héroïne.

Devenue aveugle, Lucie ressent la vie et la vit pleinement.

Assise dans un bon fauteuil, avec une tasse de thé, l’ambiance sereine de cette bande dessinée qui se lit et se vit comme un roman m’a tout de suite envahie.

Camille

« Pas à pas à l’écoute du silence » de Tanguy Dohollau

Des ronds dans l’eau éditions

Pour en savoir plus sur Tanguy Dohollau ICI

Burqa de Jamila Mujahed….

Burqa de Jamila Mujahed / Simona Bassano di Tufillo  –   Les éditions de La Martinière

Le court récit de Jamila Mujahed est un témoignage tout simplement saisissant. Chaque double page est illustrée par un dessin de Simona Bassano di Tuffilo, qui avec ironie et humour, dénonce les mésaventures et situations absurdes auxquelles ces femmes voilées peuvent faire face. Un excellent album pour sourire et réfléchir…..

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Jamila Mujahed est née à Kaboul. Intellectuelle ayant grandi dans une famille lettrée, elle est devenue journaliste et a même lancé la seule revue féministe afghane

Simona Bassano di Tufillo, née à Naples. Fondatrice du mouvement artistique Direzione Obbligatoria, elle organise des groupes de réflexion thématiques fondés sur les principes de pluralité, de l’ironie et de l’engagement.

DVD documentaire… la Paloma

DVD curiosité….

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La Paloma

un film de Sigrid Faltin

réalfiction

Tout le monde connait plus ou moins la chanson  » la Paloma », mais son histoire …ça c’est une autre chose…. ce DVD nous invite à découvrir cette histoire, qui n’est pas banale….

disponible à la médiathèque

une des 3000 versions : Arno (en concert à la française)

 

et pour en savoir plus ICI

 

Ici avec des bruits d’insectes :

 

 

Miossec….

Albums disponibles à la médiathèque

 

Parler de rock « à la française » c’est un exercice de style galvaudé depuis quelques temps. Je suis bien trop vieux pour exciter vos  rêves d’adolescents. Conjuguer écriture incisive et musique abrasive peut se résumer à un seul homme vu d’ici, les deux pieds dans le pays de Sarkozy. Un seul gars en haut de la montagne, une sorte de paratonnerre qui absorbe la foudre, une seule lueur d’espoir qui brille depuis une bonne dizaine d’année… et cela ne nous rajeunit pas.

Alors quand la semaine dernière  j’ai guidé un ami vers lui, j’en ai retiré une certaine fierté. Je ne sais pas ce que « Non, Non, Non » peut procurer comme sensations nouvelles pour quelqu’un qui n’était pas attentif à l’arrivée de Miossec dans le paysage musical au début des années 90. Pour moi, Miossec et « Boire » fut reçu à la manière d’une initiation vers l’age adulte. On pouvait donc taper du pied, non plus « à la manière de » mais bien inventer un nouveau style. Miossec est à la musique ce que Céline fut à la littérature : une libération des mœurs et la fin d’un complexe. Jusque à lui, on se partageait les restes, on se contentait de pas grand-chose, le rock à la mode Téléphone semblait si mièvre que l’on se tournait vers des B.O d’outre-manche ou d’encore plus loin. Et le brestois débarque dans le tableau en légalisant les mauvaises manières de pilier de comptoir et gifle avec sa bande (2 guitares, 1 basse) des moments épiques sous couvert d’une modestie générale. Soudain, on ne se remémore plus les grands anciens mais on claque de la langue en écoutant « j’vous téléphone encore, ivre mort au matin, car aujourd’hui c’est la Saint-Valentin, et je me remémore encore, notre nuit très bien, comme un crabe déjà mort, tu t’ouvrais entre mes mains ». Imaginez cette strophe avec une voix qui grince rentrant  les mots au chausse-pieds et vous aurez un peu la différence entre l’avant et l’après. Avant nous avions à être  Jean-Jacques Goldman pour terminer un cursus scolaire de bénédictin et franchement c’était une envie de suicide. Après nous avions un modèle un peu bancal mais tellement proche de la réalité que le savoir à nos cotés nous permettait de croire à l’avenir.

Bien sur on parle d’un feu de paille, d’une apparition sans lendemain, d’une cigarette mal éteinte. Ce ne sont pas ses prestations scéniques qui vont décrisper les doutes car l’homme a en lui, une timidité maladive face au public qui l’emmène bien souvent lors de ses concerts  : dans les gravillons.  Les bonnes gens comme les voyous ne croient pas au miracle de rééditer l’exploit. Alors il enfonce le clou brutalement avec « Baiser » 2 ans plus tard. « Boire-Baiser » comme 2 verbes, 2 actions, un binôme pour les désespérés. Et c’est toujours aussi bon, voir meilleur. Plus féroce, le loup fait ses dents en étoffant sa musique et en laissant toujours la liquette de ses textes  hors du pantalon.

Voilà la machine en marche, un bruit de V8 qui sillonne le marché et pilonne la concurrence. S’offrant le luxe de reprendre « Salut les Amoureux » de Joe Dassin en légalisant la noirceur de ce texte.

Pourtant le moteur diesel maintenant  bien rodé s’encrasse 1 an plus tard sur « A prendre » (album qu’il trouve lui-même inaudible) et ce n’est pas en chantant la technique pour ouvrir les bières manuellement qui sauve les meubles. Alors au lieu de photocopier une technique, d’utiliser l’axiome de l’amour dans le caniveau ad vitam æternam, il prend son temps (3 ans) et revient avec « Brûle » qui porte bien son nom. Magistral album sans fioriture et avec l’exemplarité du patron qui revient sur la première marche du podium.

Certains en resteraient là, lui non. Pour marquer le coup de ses 40 printemps, de l’âge de raison, des premiers check-up, il distille dans la tuyauterie de ses compositions plus mures, de l’ouvrage philharmonique via « 1964 ». « L’Etreinte » qui suit en 2006, comporte de belles pépites comme « La Grande Marée » (« J’aimerais tellement t’amadouer, T’amarrer aux pontons, Ne plus te laisser dériver, Et devenir le vieux garçon, Qui saura te repêcher, Quand arrivera la grande marée)   mais reste un peu plus déliée que les autres disques plus compactes et monobloc, c’est du Miossec qui revisite son répertoire dans les grandes largeurs. Le premier « Brest-Of » qui arrive dans la foulée ne mérite l’attention que pour la captation sur un DVD bonus de l’un de ses concerts joué à Lille au Splendid. Nous voilà, arrivé à bon port, de nos jours, avec l’acmé « Finistériens » qui prend ses aises et un « s » du fait de la collaboration avec Yan Tiersen.

Modeste et pudique, frondeur et jouant au branleur, Miossec cache son énorme talent dans une enveloppe poste restante.  Ce grand chanteur lettré et voleur de magnifiques anathèmes amoureux puisé dans les sentences d’un Georges Perros par exemple : « comme la mer empêche les poissons de voir le ciel », n’a jamais flanché et n’a jamais déçu ses admirateurs de la première heure.

Alors non je ne saurais jamais ce que signifie découvrir « Non, Non, Non » en 2010. Tout ce que je peux vous dire, c’est que pas une de ses chansons n’a prit une ride. Contrairement à l’évolution de sa tronche sur les pochettes (mention spéciale à la peinture de Paul Bloas qui tranche avec le noir et blanc des précédentes et des suivantes) qui n’est pas tendre avec l’usure, ses albums s’écoutent encore sans rougir et permettent aussi d’acquérir la satisfaction qu’il sera encore, pour toujours, le plus grand faiseur d’ange à aiguille dans le bide de la chanson française.

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opération « foire aux livres » à la MDN

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L’antenne de Flandre de la médiathèque Départementale du Nord a effectué un desherbage important de ses collections pour adultes et enfants (livres, CD, DVD, CDroms) …documents proposés en dons

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Nous sommes allés chercher des livres, des CD …. un véritable trésor…venez le découvrir …

 

 


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Une des perles trouvée dans les bacs …. à écouter sans modération…

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Jacques Duvall – sept bonne raisons

les pages de l’été

Mère Edith m’a demandé de faire un petit check-up des livres que vous pourriez lire cet été. J’aime bien l’idée. Pour ceux et celles qui pensent que je vais vous détailler les dernières sorties de Mr Schmitt ou Mme Nothomb : passez votre chemin. On va carburer dans le rock n’roll et la littérature agressive. Histoire d’arriver à la ducasse avec des idées qui tranchent le beurre, bronzés par le farniente et peut être pas plus intelligent qu’avant mais heureux d’avoir échangé sur des transats sur l’avenir de la belle-lettre.

Je suis pas certain que vous trouverez toute la came dans la médiathèque mais à vol d’oiseau, en comptant les bouchons sur l’A25 et comme je suis serviable et que tous ces livres se trouvent en poche ce ne sera pas dur de vous les offrir. Je pense aux petits budgets.

Déjà, pour les amateurs de romans noirs et subtils il faut s’en référer à Donald Westlake et sa série avec un personnage qui s’appelle Dortmunder. Comme c’est une série mais que tous les livres sont indépendants les uns des autres, faites l’effort de lire la 4ème de couverture et lorsque vous voyez le nom du héros inscrit quelque part : vous subtilisez le bouquin pour vous marrer avec force.

 

le livre sans nomEt pour éviter les vieilles bigotes américaines qui pondent des livres tous les 6 mois, vous passez aussi chercher « Le Livre sans Nom » écrit par un anonyme et qui dépote grave dans le sanguinolent.

 

Plus profond, livrant des phrases comme des couteaux, sans chichi, et très black is beau : les romans de Pascal Garnier qui sont autant d’ombres que de lumières.

 

Dans le rayon roman grand cru (et là j’invite les profs de « lettressss » à ne pas suivre mes conseils) une vraie douceur : « La Délicatesse » de David Foenkinos. Là aussi, tous ses livres se valent et mériteraient un meilleur traitement que ces quelques lignes.

En poursuivant la route : faites halte sur « Les Sales Bêtes » de Jacques A.Bertrand qui explique que l’homme est bien pire que les araignées. Cet auteur a aussi écrit « J’aime pas les autres » en 10/18 et je serais enclin à le comprendre.

Dans la même veine les romans de Serge Joncour comme « L’idole » où comment devenir une star du jour au lendemain sans savoir pourquoi (roman caustique sur les dérives du vedettariat avec les fameuses « 5 minutes de célébrités » de Warhol).

Bien sur n’hésitez pas à piocher dans n’importe quel roman de Jaenada en préférant « Le Chameau Sauvage » ou « La Grande à Bouche Molle ».

Idem pour Régis Jauffret et un bel « Univers-Univers » ou « Microfictions ».

Jean Paul Dubois qui est un auteur qui se regarde la bite mais nous fait rire et pleurer dans « Une Année Sous Silence », est merveilleux dans « Tous les Matins je me Lève »ou son dernier « Les Accommodements raisonnables ».

 

Pour le Djian annuel, préférez l’avant dernier : « Impardonnable », un auteur capable d’écrire ça : « Se fixer des buts dans la vie, c’est s’entortiller dans des chaînes. » est forcement un grand écrivain.

 

Idem pour le thème de la disparition dans les livres d’Arnaud Cathrine excellent de tout en bout quel que soit votre sélection

 

Pour les mesdames en quête d’identité « Boys, Boys, Boys » de Joy Sorman est indispensable dans leurs bagages. Jusque là j’avais Virginie Despentes dans mon lit, maintenant elles se partagent ma couette à deux. Valeur égal. Sur le paillasson car j’aime mon aise je mettrais aussi Lorette Nobecourt « En Nous la Vie des Morts ».

Sans quitter ces chers « disparus » : où comment en arriver à se quitter soi-même : Yannick cercleHaenel et son « Cercle » Prix Roger Nimier (lui aussi parti trop tôt) vous fera changer d’opinion sur vous-même…

Je viens aussi d’enfiler les romans de Christophe Donner avec délectation. Lui c’est pleins de bidules intéressants comme « L’empire de la Morale » qui s’intéresse à la psychanalyse et au communisme sous un prisme d’autofiction. Tout le monde cause de Michel Onfray et sa critique de Freud : lisez celui là et vous épaterez vos amis lors d’un barbecue. Si tenté que vous ayez des amis capables de vous écouter.

Au rayon des couillons qui sont chiants comme la tombe avec leurs précédents books mais qui étonnent par un bel opus : « La Porte des Enfers » de Laurent Gaudé.

Dans le classique de canailles désabusées remplacez Céline par « Louis Guilloux » et son « Sang Noir » 

et faites vous un bel avenir d’anarchiste populaire avec les romans de René Fallet qui vous feront penser à Brassens et c’est normal vu que c’était deux potes de toujours.

 

Et « Le Métier de vivre » de Cesare Pavese qui est assez ardu mais oh combien riche. Apparemment ce fut assez dur comme boulot car il s’est suicidé…

voyez comme on danseDans le toujours agréable même avec le temps :  y a forcement les Jean d’O…et les Dutour parce qu’être de droite c’est pas forcement mauvais comme Zémour

Vu qu’il faut faire une place et une belle aux ricains :

faites une halte fabuleuse chez Richard Ford (je sais que certains n’aiment pas et ne récoltent donc que mon mépris) ou Richard Bausch, Richard Brautigan, et Michael Chabon (pour prouver que je ne suis pas obnubilé par les Richard d’outre-Atlantique). J’aime bien aussi John Fante qui lui avait des racines italiennes ou son fils Dan (toujours Fante et pas Franck)

 

Chez les « britons » penchez vous sur….

 

Nick Hornby et son dernier « Juliet Nacked »     ou les livres de Martin Amis et là vous ferez une bonne pioche avant que le désherbage vienne contrecarrer mes dires.

villa mataspour conclure avec un zest d’Amérique du sud : les romans d’Enrique Vila-Matas dont le style rappelle Dino Buzati et ses livres surréalistes

Je décline toute responsabilité en ce qui concerne ces choix. Et j’attaque Mme Edith si jamais ces quelques phrases se retrouvent dans le journal du village.

le  moucheron

 

Rupa & the April fisches

Coup de coeur Cd.

( musiques du monde)

Je ne me doutais pas, en prenant ce Cd complètement au hasard dans le médiabus, que j’avais entre les mains, un « Fatima Spar » encore plus festif et coloré, un son du soleil qui donne simplement envie de partir en vacance… et de danser aussi !

A découvrir !!

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 » Rupa chante comme elle cuisine: par touches vagabondes, forcément parfumées voire épicées. Cette jeune femme à l’histoire peu banale mais tellement actuelle, a grandi sur la côte Ouest des Etats-Unis, en Inde et dans le Sud de la France. Elle parle l’anglais, l’espagnol, l’hindi et le français. Avec ses Poissons d’Avril, son orchestre, elle s’amuse à faire tournoyer les folklores du monde dans une ronde frénétique comme en témoigne ce deuxième opus. Mitonné à l’ancienne avec la complicité du magicien du son Oz Fritz (Tom Waits), Este Mundo affirme une direction sans équivoque, fraternelle et appétissante. Pour Rupa et ses amis, il ne fait aucun doute que le monde a des allures de village où tout se termine toujours en chansons.  » Mondomix

 

Laurent

sujets d’actualité…

Ces deux coups de cœur  sur des sujets d’actualité  sont proposés par Pascal

Ces deux livres nous offrent une analyse lucide tout comme ils nous interdisent les simplismes d’une politique sécuritaire qui signerait le refus de la modernité. Les deux auteurs nous invitent à un autre regard pour vivre ensemble ! Beau programme pour une médiathèque !

 

la perversion ordinaireLe premier concerne la crise des repères, avec le livre de Jean-Pierre Lebrun, La perversion ordinaire – vivre ensemble sans autrui, Denoël 2007.

Ce qui semble dominer aujourd’hui, c’est la violence qui se manifeste sous la forme d’actes dont on peine à trouver une explication exprimés par le langage de certains jeunes qui disent : « j’ai la haine » sans autre précision ;  ou dans la crise économique dont les plus pauvres sont les victimes. Cette violence polymorphe est sans doute liée à un bouleversement profond, que Jean-Pierre Lebrun qualifie, à la suite de Marcel Gauchet, de « retournement anthropologique » (251). Le constat de ce psychiatre et psychanalyste, rejoint celui de tout observateur de notre société : nous vivons une « crise de la légitimité », « autrement dit, reconnaître qu’il peut et doit exister des objectifs situés en tiers, qui transcendent les intérêts de chacun ne va plus de soi » (22). Pour le dire de manière plus simple, tout exercice d’autorité, et les enseignants l’expérimentent souvent, est suspectée d’être un abus de pouvoir. Est donc posée aujourd’hui de manière inédite la question de « la place de la transcendance » qui autrefois était assurée par la religion. Mais « entrer dans ce que l’on appelle la modernité, c’est prendre la mesure de ce que la légitimité ne se fonde finalement que sur elle-même » (24) ! « La négativité était en effet visible pour tous jusque il y a peu via la place de Dieu », cependant, « ce n’est pas le contenu de la croyance qui primait, mais bien ce qu’elle permettait de transmettre » notamment « de faire fonctionner les invariants anthropologiques parmi lesquels nous mettons au tout premier rang la perte que nécessite le langage et la négativité que celui-ci introduit » (39). Notre auteur rappelle ici la nécessité pour devenir sujet de ne plus être dans le fantasme de la toute-puissance que Freud a théorisé grâce au mythe d’Œdipe et, avec Lacan, il pointe que pour parler, il faut du vide : le mot prend la place de la chose comme dans la métaphore, cette absence symbolisant le tiers, l’autre dont on reçoit l’existence. C’est ce « Nom-du-Père » qui est minimisé dans la société postmoderne dominée par la mère. Le refus de la perte de jouissance, ce que Lebrun appelle « vide », « négativité », « incomplétude » construit un monde d’où « autrui » est absent. En effet, quand le Père est absent, et nul ne peut douter que nos sociétés occidentales soient « maternantes » (Cf. la difficulté pour les parents de dire non à leur progéniture ou la promotion de la toute jouissance immédiate induite par la promotion de la consommation), nous assistons à l’avènement d’individus qui se croient « complètement émancipée du manque » mais qui sombrent dans « l’entousement » (41). Par ce néologisme, Jean-Pierre Lebrun évoque une nouvelle organisation psychique et sociale pour laquelle « le lien social ne se présente plus comme un préalable à l’existence de l’ensemble, envers lequel tous sont d’emblée en dette ». Dans ce nouveau modèle, « chacun n’existe que dans la mesure où il est associé, ‘branché’ avec d’autres. A ceci près que, dans un tel contexte, le poids de la responsabilité est considérablement alourdi si le résultat n’est pas atteint. Car chacun désormais porte – sans même le savoir – le poids de l’ensemble sur les épaules. C’est ainsi que beaucoup étouffent, se dépriment et jettent l’éponge, faute de pouvoir soutenir cette façon de fonctionner, d’encore pouvoir trouver le minimum de reconnaissance qu’ils s’estiment en droit d’obtenir » (43)

Notre auteur n’est pas le seul à faire ce diagnostic de nouvelles pathologies vécues par ceux qu’il appelle les « néo-sujets », et qui se manifeste sous la forme d’un « état d’insatisfaction et de découragement » (184) qui ne correspond ni aux anciennes névroses ou psychoses mais ce qui nous intéresse ici, c’est qu’il en repère la cause dans la disparition de « la place du transcendantal. Et par là-même l’exception, l’interstice, la faille, la fente, la fêlure, l’hiatus, la lézarde, la négativité… Tous ces mots qui désignent ce qui ne colle pas ». Lacan « a appelé ça le réel ». Or l’existence de ce réel nous « apparaît aujourd’hui comme incongrue (…) traumatisme à éponger (…) vide à éviter ». Soit l’individu réussit, soit il est une victime ! Soit il se referme dans de petits groupes identitaires, soit il se dit victime.

Face à cette situation, les plus conservateurs verront dans ce livre la confirmation d’un nécessaire retour à l’autorité du Père qui rappellerait la loi, la vérité. Or affirme avec justesse notre auteur, cette régression n’est ni possible ni souhaitable au vu des excès véhiculés par l’ancienne domination du patriarcat. Mais la « fin du garant transcendant n’est pas synonyme d’immanence. C’est-même cette distinction, ajoute Lebrun, qui me paraît essentielle » (148) Toute la question est de savoir comment vivre ce passage d’une transcendance, ritualisée, théâtralisée par ceux qui étaient dits détenir leur pouvoir de Dieu, à une inscription autre de cet « invariant anthropologique » dans la société. Le chantier d’une « troisième voie » (213) est ouvert mais encore faut-il se poser les bonnes questions. Il s’agit de repérer en quoi cette perspective peut nous aider à avancer à retrouver une « grammaire du désir » (109) dévalorisée par une apologie de la jouissance immédiate. Et le chemin est difficile qui se résume par ce « paradoxe crucial : depuis la nuit des temps, aucune société n’a jamais donné autant d’importance à la singularité du sujet, mais aucune, également, n’a aussi peu préparé le sujet à soutenir cette position dont elle rend pourtant possible l’avènement. C’est ce paradoxe qui signe la crise sociétale actuelle, » (32) « ce qui va entrainer les responsables de la Cité à se transformer d’hommes de pouvoir en hommes de pourvoir » (46), mais beaucoup risquent d’oublier que cette responsabilité d’adulte implique « que c’est à chacun d’assumer ce qui, hier, était seulement la tâche du Roi : celle de faire que le royaume puisse se soutenir dans le vide » (245) !

La seconde question d’actualité est celle de la visibilité de l’Islam dans notre République laïque avec Stéphane Lathion, Islam et modernité – IdentitéS entre mairie et mosquée, DDB 2010.

islam et modernitéL’Islam est un des éléments constitutifs de notre identité européenne (que l’on se souvienne de l’Espagne !) et notre Auteur nous permet de dépasser les peurs ou fantasmes en nous ouvrant les portes d’une communauté sans doute aussi diverse que méconnue ; il est un fait incontournable, celui de la présence des musulmans dans notre société et de leur nouvelle visibilité qui dérange : le port du voile, la requête d’une nourriture halal dans les cantines scolaires ou administratives, le refus de la mixité dans les piscines publiques autant d’exemples qu’étudie Stéphane Lathion à partir du concept canadien « d’obligation d’accommodement raisonnable » (p 149) qui « s’inscrit dans la zone de dialogue entre le droit (tant national qu’international) reconnaissant la liberté de croyance et de pratique et les contraintes que peuvent représenter de nouvelles règles de bon voisinage dans une société multiculturelle ». La coexistence est de fait « inévitable » et la suspicion d’intégrisme ou de refus d’intégration est sans doute souvent plus illégitime que les revendications de croyants, car elle ne prend pas en compte les changements de perspectives survenus ces dernières décennies. Les musulmans d’aujourd’hui ne sont plus en effet les immigrés d’hier. Par exemple, « il est essentiel de souligner que, souvent, la première langue parlée du jeune musulman n’est plus la langue de ses parents, mais bien la langue de la société dans laquelle il vit » (p 209). Ne plus lire le Coran en arabe est un changement important, significatif du « moment de transition » que vivent les musulmans. « Les anciens, les migrants de premières générations qui, souvent, sont restés influencés par l’Islam de leur pays d’origine, par l’aspect ethnique du groupe d’appartenance et par une vision craintive vis-à-vis du reste de la société, sont en train d’être remplacés par une nouvelle génération qui investit le champ associatif en revendiquant à la fois son appartenance à l’Islam et sa citoyenneté européenne » (p 125). Dès lors, la stigmatisation de la foi musulmane réduite à certaines pratiques choquantes est contre-productive dans la mesure où elle enferme les croyants que nous devrions au contraire accompagner pour qu’ils trouvent un chemin en articulant citoyenneté et foi. Il ne s’agit pas d’être naïfs et d’ignorer les problèmes, comme celui de la formation des imams qui, trop souvent, « ne sont pas capables d’offrir une vision harmonieuse entre la culture occidentale dans laquelle les musulmans sont nés et la culture musulmane qu’ils sont supposés avoir. » Mais « Les fidèles ne se reconnaissent pas dans le discours de ceux qui parlent en leur nom. Ceux-ci sont souvent déconnectés de la réalité vécue par les musulmans d’Europe » (p 172), surtout quand ils créent « des polémiques par leur propos haineux, provocateurs, ou simplement maladroits, mais dans tous les cas inacceptables » (p 174).

Il serait dommage et dommageable de confondre ces excès avec les demandes d’une nouvelle visibilité. Celles-ci ne sont pas nécessairement les signes d’un refus de s’intégrer dans la société. « Un autre regard peut-être porté sur ces mêmes signes et revendications musulmans : l’affirmation d’une volonté de s’intégrer dans un environnement a priori peu propice à la pratique de l’Islam. Des fidèles d’une religion se sentent suffisamment en confiance et à l’aise dans leur environnement pour demander aux pouvoirs publics qu’ils prennent en compte cette nouvelle présence. (…) Ainsi, pour une même réalité, une jeune fille voilée, il existe deux regards qui mènent à des conclusions opposées. Pour les uns, c’est clairement un refus de s’intégrer dans la société européenne au sein de laquelle le voile renvoie l’image de la soumission de la femme et le refus d’un certain type de modernité. Pour d’autres, la femme musulmane se sent suffisamment en confiance dans cette société pour oser afficher sa spiritualité sans pour autant remettre en cause ni son intégration ni son respect des valeurs issues de la Révolution française. Le voile est présenté comme un choix volontaire, comme une alternative à un modèle de féminité contesté. La vérité est certainement entre les deux… » conclut malicieusement notre auteur (p 153-6). On est cependant heureux d’apprendre que la célèbre université d’Al-Azhar a interdit le port du voile intégral !

C’est donc bien la complexité et la pluralité des situations qu’il faut prendre en compte (p 201). Lathion consacre d’ailleurs un très beau chapitre à l’ijtihad : c’est « l’effort intellectuel de réinterprétation du Coran » mais les penseurs musulmans modernes sont tellement occultés par les chantres de l’intégrisme que nous ne les connaissons pas !

Et il est légitime que la burqua, voile intégral spécifique de l’Afghanistan, nous soit odieuse à cause de la vision de la femme qu’elle implique mais aussi de la guerre qu’elle nous rappelle. Mais la manière dont s’est engagé le débat sur son interdiction fait « craindre une stigmatisation de plus de l’islam et des musulmans en Europe » ; ce qui est pour le moins paradoxal pour une pratique qui n’est qu’une tradition culturelle. C’est un grand Imam qui l’affirme : « le niqab (voile porté surtout en Arabie saoudite) n’a pas de lien avec la religion, ni de près ni de loin » (p 157) ! Les conclusions de la mission parlementaire ouvrait une autre piste : « nous voulons convaincre, plus que contraindre » et S. Lathion de commenter : « la volonté du gouvernement de privilégier la contrainte, par un texte de loi, confirme le doute sur ses intentions républicaines » (p 159), surtout « si l’on admet qu’une politique répressive ne sera pas en mesure d’éviter, à coup sûr un attentat ou des actes violents, mais qu’au contraire, elle alimentera, par ses amalgames et simplifications, les peurs et la méfiance envers tous les musulmans et ceux qui leur ressemblent. De plus, le cadre de vie quotidien des non musulmans se verra également modifié par une politique répressive, et, par conséquent, celle-ci envenimera, sans aucun doute, les rapports au sein des sociétés européennes. Dès lors, la voie qui nous semble la plus judicieuse, c’est de travailler ….

 

Georges Chelon chante Baudelaire

chelonJ’ai eu la chance de pouvoir assister à une des 10 représentations de Georges Chelon au T.D.M ( théâtre Darius Milhaud) « Georges Chelon chante Baudelaire »

Seul sur scène avec sa guitare, ses arrangements et 3 chaises il nous plonge dans un bain de français épuré où paroles et musique forment une harmonie extraordinaire et hors du commun. On est transporté dans un autre univers. Il est vrai qu’il faut écouter encore et encore, ces chansons peu ordinaires, alors, chez soi, on passe le CD en boucle…

Merci M. Chelon de nous avoir fait découvrir, ou redécouvrir, Charles Baudelaire ( les fleurs du mal). Dommage que l’on ne puisse vous applaudir plus souvent…

Josette

Les CD sont disponibles à la médiathèque (prêt de la MDN)

 

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Et pour aller plus loin …vous pouvez lire ou relire « les fleurs du mal » de Charles Baudelaire

 

 

Vincent Brusel et Mike Varlet

un bon moment au musée de la vie rurale….

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Vincent Brusel écrit des chansons en forme de cabanes. Des petites cabanes juchées dans les arbres, pour contempler le monde d’en bas à travers les branches.

Avec lui, il y a Mike varlet, qui a eu envie de tresser quelques cordes et d’ajuster quelques planches pour consolider et enjoliver l’édifice .

Vincent Brusel : Ce musicien du groupe « Ramble Ditties », qui joue des airs irlandais, a une autre corde à son arc, la chanson française: auteur compositeur, il accompagne ses textes fignolés de musiques qui oscillent entre le folk, les musiques traditionnelles, quelques accents blues et les tentations des musiques des îles.

Mike Varlet, à la guitare, vient épicer l’ensemble de sa présence.

Leurs concerts se nomment « Abris de fortune », des cabanes dans lesquelles s’abriter le temps de quelques chansons.

Excellent…..la vingtaine de personnes présentes ont été ravies de grimper dans les petites cabanes….

Anne Marie, Edith, Sylvain, Anouk, Marc

Nicolas Bonneau

Pour ceux qui n’ont pas assisté au spectacle « sortie d’usine » de Nicolas Bonneau à Merville le 7 mai….

Vous pouvez emprunter le livre et le CD à la médiathèque :  Sortie d’usine est une immersion dans le monde ouvrier, son histoire, son présent, son avenir…Un spectacle saisissant, juste et fort … qui reste longtemps dans la tête….

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SYNOPSIS DU SPECTACLE

Sortie d’usine naît de la curiosité d’un fils d’ouvrier qui cherche à comprendre pourquoi son père a tout arrêté au bout de 35 ans. Nicolas Bonneau se lance ainsi dans un collectage qui lui fera rencontrer durant plusieurs mois des retraités, des actifs, des syndiqués de tous bords, hommes, femmes, militants, résistants, cheminots, infirmières, cadres, patrons…

Les voix se rassemblent, témoignages d’une réalité sociale, d’humains ordinaires qui posent leur regard sur la société. A la rencontre de Gilbert Simoneau, soudeur à la retraite, Catherine, sa femme dans la confection, mais aussi un tuilier, un délégué syndical, des rêves de révolte et des lendemains qui ne demandent qu’à chanter.

Se glissant dans la peau de ses personnages, passant du comédien au conteur, du narrateur au citoyen, Nicolas Bonneau dépeint avec humour l’humanité du monde ouvrier.

// Konono n°1

Coup de coeur CD

Congotronic

« Ce groupe traditionnel installé à Kinshasa modernise le son africain de façon inédite. Leurs likembés électrifiés font de véritable merveilles laissant l’auditeur aux frontières de la transe.  » ( Source : Mondomix )craw27

« Konono n°1, formation originaire de Kinshasa (République Démocratique du Congo) existe depuis près de 25 ans et est réputé pour sa musique mêlant transe traditionnelle et utilisation de likembés électrifiés.

Le groupe se compose de trois likembés (médium, aigu, basse) équipés de micros fabriqués à partir de vieux alternateurs de voiture, une section rythmique mêlant percussions traditionnelles et bricolées (couvercles de casseroles, pièces de voitures), trois chanteurs, trois danseurs et une sono munie de « lance-voix ».

Les musiciens sont originaires d’une région située à cheval entre le Congo et l’Angola. Leur style emprunte largement aux musiques de transe bazombo mais il leur a fallu littéralement composer avec la distorsion du système d’amplification, au départ non voulue mais inévitable. C’est ainsi que pour s’adapter à cette contrainte nouvelle Konono N° 1 a développé un style unique qui les a rapproché fortuitement de l’esthétique du rock et de la musique électronique les plus « extrêmes », tant par leurs sonorités que par leur volume (Konono N°1 joue devant un mur de baffles) et leur ’groove’ implacable. » ( source : CramWorld )

Daryoush Tala’i

Coup de coeur album CD

Calligraphies vocales

 » Cet album aurait pu s’appeler : Les deux maîtres et le jeune chanteur. CalligraphiesDiWjLzSVzy5YjZcTBVYlQCMnmDg@300x300.jpg Vocales réunit trois hommes, trois talents de la musique iranienne. Les immenses Djamchid Chemirani au zarb et Daryoush Tala’i au târ et le nouveau visage du chant persan Ali Reza Ghorbani. Ensemble, ils subliment les poèmes de Rumi, Hafez ou encore Aref. L’écrin musical minutieusement façonné par les deux musiciens permet au chanteur des envolées furieuses et passionnées. Les pièces s’écoulent paisibles ou enragées, au rythme des vers sacrés. Une nouvelle voix envoûtante qui rappelle que la musique iranienne est l’une des plus raffinées au monde. » (source: Mondomix)

Ca ressemble à ça, mais avec des voix:

« Synthèse entre une architecture formelle très ramifiée et une émotion toute en intensité, le chant de Ali Reza Ghorbani atteint une maîtrise vertigineuse qui invite au recueillement : puissance, finesse, modulation et douceur s’y retrouvent à la fois, dans des envolées qui évoquent les grandes passions ou les tourments de l’âme et rappellent que la musique iranienne est sans doute parmi les plus raffinées au monde. » (source: musiquesdumonde)

Sélection de CD (Avril 2010)

Quelques Coup 2 coeur … curiosité …. proposés par Laurent

 

Fatima Spar and the freedom friès / trust

Style : Variete (Fanfare Swing)
Fatima spar
Description :Fatima Spar und die Freedom Fries mélange de nombreux styles musicaux afin de produire un mix inédit : gros grooves, joie incontrôlée, rythmique jungle et swing de la Nouvelle Orléans, mélodies tziganes tout droit inspirées des fanfares de l’est, musique pop orientale, punk russe ou encore drum’n’bass acoustique. Tous les membres du groupe ont leur racines profondément ancrées dans différents pays des anciens empires autrichien et ottoman (Turquie, Autriche, Serbie & Monténégro, Macédoine, Bulgarie, Ukraine). On pourrait même dire qu’il s’agit là du premier groupe de swing post-ottoman. D’ailleurs le groupe se lance parfois dans des beufs qui font penser que Harlem est en fait un mahala (district) de Belgrade ou d’Izmir

La chanteuse Fatima Spar s’impose sans conteste comme la clé de voûte auditive et visuelle du groupe, elle écrit ses propres textes en turque et en anglais, qu’elle chante fiévreusement et lascivement. Elle s’engage même parfois dans des parodies de samples à l’aide d’un mégaphone ou d’autres petits gadgets. Le pôle slave du groupe est occupé par des musiciens d’élite comme le virtuose ukrainien du saxophone Andrej Prosoroff et le trompettiste bulgare Alexander Wladigeroof, accompagnés des deux serbes Milos Todorovski et Marko Marusic à l’accordéon et à la guitare respectivement. Le batteur Erwin Schroder jongles avec des rythmes drum’n’bass endiablés et le tromboniste Franz Grützer apporte son expérience musicale au groupe. Enfin Phililip Moosbrugger apporte sa maîtrise du swing à la contrebasse pour compléter l’ensemble

Site officiel : http://www.freedomfries.at
Myspace : http://www.myspace.com/fatimaspar


 

– Alela Diane , The pirate Gospel

Folk, Californie

est la révélation folk du moment. En s’étourdissant des ballades quialela diane hantent son premier album, il faut croire ce qu’on oublie trop souvent : la vraie magie se cache sans cesse derrière la simplicité. Cette jeune fille se sert avec justesse du prisme guitare-voix (mais quelle voix !), récemment repris par une scène musicale de barbus habiles avec les voyages dans le temps comme Devendra Banhart. Presque rien n’a été ajouté à cette formule pour que l’équilibre ne se tisse. La chanteuse éblouit avec l’essentiel : un jeu de guitare simple mais aux accords intenses et soutenus, une voix impressionnante par son mélange de force et de douceur, des textes à l’écriture tendre.

Les arrangements reposent sur quelques notes de piano enivrantes ou sur un choeur d’enfants qui harmonise le magnifique ‘Pieces of String’. ‘The Pirate’s Gospel’ a été enregistré par le père de la jeune femme dans son propre studio, et il joue d’ailleurs de la guitare sur plusieurs morceaux. Cet album intime devient encore plus sincère, quand sur ‘Heavy Walls’ la fille chante ‘Will I play the guitar like my father does ?’, et que le père répond par des volutes acoustiques. Grâce à ‘Oh ! My Mama’, on ne peut imaginer de berceau plus musical pour Alela, qui rend hommage par son chant à celui de sa mère à ‘la voix de plumes’. .. Comme dans le mythe indien, cette ‘vieille âme’ de seulement 23 ans laisse parler à travers elle les fantômes du passé (‘ The Rifle’, ‘Foreign Tongue’). En découlent des histoires de racines et d’exils. Si ses parents sont à l’origine des influences folk traditionnelles d’Alela Diane, celle-ci réussit à les transcender sans les imiter. Quatre ans après l’enregistrement de ce premier album, sa voix puissante traverse enfin les océans, à sa plus grande surprise d’ailleurs, pour nous émerveiller de ses chansons tristes et belles à la fois.  » ( source Evene)



Freebidou / Baby foot party

« FreeBidou dégage la chaleur d’une musique jouée dans un de ces bars, dans la rue ou sur une place de village.freebidou Une musique jouée tout près en tout cas. Une musique qui lie les gens, les emmène, les rapproche. Une musique à écouter autant qu’à danser. A la fois acoustique et puissante, cristalline et profonde, évidente et recherchée. Un équilibre subtilement dosé. Une fougue débridée et insouciante, limite punk, issue de l’écumage des bistrots et de la vie avec deux sous en poche. Du romantisme à la française, puisé dans l’héritage du folklore hexagonal, musettes et javas un brin nostalgiques, qui nous transportent dans les guinguettes d’avant-guerre, dans l’ambiance populo des films de Marcel Carné.

Mais la musique de FreeBidou exhale aussi des parfums d’Europe de l’Est, de swing Manouche, et ces univers loufoques où pointe l’humour absurde et le sens de la dérision de nos trois gusses. Une atmosphère tendre et lucide proche de Jacques Tati. Encore une allusion au cinéma ? C’est que les compositions de FreeBidou, suggestives, imagées, sensibles et animées forment comme la bande-son d’un film imaginaire.  » Vincent Nguyen


 

  • Ry Cooder  

Ry coorder« Guitariste et chanteur à l’inspiration, Ry Cooder doit tout autant sa renommée à sa grande maitrise de la slide guitar qu’à ses fructueuses collaborations avec entre autres Randy Newman, Les Rolling Stones ou encore Ali Farka Touré. Il officie également en tant que producteur et à collaboré aves des pointures telles Neil Young et Aaron Neville et compose de nombreuses bandes originales de films notamment pour le compte du réalisateur Wim Wenders, dont le film Paris-Texas. Enfin, il a participé à plusieurs formations musicales dont ‘Little Village’ et créé son propre label sur lequel il développe ses productions ainsi que celles de quelques artistes choisis.   »

 

 

« Le premier album solo de Ry Cooder depuis près de vingt ans s’avère finalement être une nouvelle oeuvre collective. Il y invite des vieilles légendes de la country, du jazz, du blues pour faire renaître un vieux quartier démoli de Los Angeles, Chávez Ravine. Sa capacité à mener ce type d’entreprise n’est plus à démontrer, on ne s’étonne donc pas de la très belle facture de ce disque. A la première écoute, on peut passer à côté de la cohérence de cet album concept : Chávez Ravine demande qu’on lui prête une vraie attention, c’est la marque des disques qui durent ! » ( Source Mondomix)


 

 

 

 

 

 

 

 

Louis Guilloux

à lire absolument….

Trouvé sur le net….Entretien avec Louis Guilloux. Propos recueillis par François Bourgeat (Septembre 1977)

Louis Guilloux,certains vous ont, une fois pour toutes, étiqueté « écrivain prolétarien ». Vous acceptez?

. « Ah, non! Je n’accepte aucune appellation. Les critiques ont besoin de classements, de repères. Moi, je ne m’appelle pas comme ça. Je m’appelle Louis Guilloux et je fais ce que j’ai envie de faire. Je suis un écrivain, c’est tout. En plus, je ne pense pas que le prolétariat soit indemne de toute tare. Et je n’en fais pas une idole. »

Louis Guilloux, vous avez soixante dix-huit ans. Reprendriez-vous à votre compte la phrase de Cripure : « La vérité de cette vie, ce n’est pas qu’on meurt, c’est qu’on meurt volé »?

« Et comment! Je suis au SMIG! Dans ce sens-là, alors oui, je suis un écrivain prolétaire, pas prolétarien! Ah oui, on meurt volé! Et volé sur tous les plans. Dans cette putain de société, où on parle sans cesse de milliards, mais où il n’y a jamais d’argent pour les moins favorisés, on vous prend tout! La seule chose qu’ils n’ont pas pu me prendre, c’est mon temps. Et vous voudriez que tout ça continue? Pas possible. Entre 40 et 45, nous avons découvert l’horreur des camps de concentration. Et comme réponse à Auschwitz, nous avons inventé quoi? Le drugstore ! Il aurait fallu quand même autre chose, en face, à la dimension, non? On a plongé au comble de l’horreur, un million d’enfants assassinés et brûlés. Et la réponse à çà? Le drugstore.

Louis Guilloux, vous ne démissionnerez jamais? !
« Ne craignez rien, je mourrai vivant. »

Et si vous voulez en savoir plus  » les amis de Louis Guilloux »

 

Bernard Marie Koltès

Bernard-Marie Koltès… à lire, à découvrir ou à redécouvrir !

Un extrait de ses Lettres, disponibles aux Editions de Minuit.

b m koltésKoltès écrit, comme souvent, à sa mère. Cette lettre date du 21 juillet 1976 et a été écrite dans les semaines qui ont suivi le décès de son père. Un passage que je trouve particulièrement intéressant et qui donne à réfléchir :

« (…) Lorsqu’on a aimé une fois, dans sa vie, on sait – on devrait savoir – qu’il y a au moins deux plans sur lesquels se fixent les liens ; il y a celui de l’existence au sens anecdotique, avec la formation d’habitudes, la constitution d’un passé, l’expérience d’une foule de sentiments secondaires tels que la jalousie, l’aversion, etc. Mais ce plan-là, le seul dont on parle quand on parle d’amour, n’est pourtant pas le plus fondamental, ni même réservé à l’amour. L’autre, plus profond, complètement inexprimable, toujours inexprimé, souvent ignoré, c’est celui, statique, indifférent aux remous de l’existence, où il se noue comme des cordages entre les êtres, lentement, silencieusement, mais des liens irréversibles, qui sont comme une excroissance qui pousse sur soi-même. C’est cela qui est la seule chose importante, et c’est cela que l’on néglige de penser, que l’on noie dans les interminables bavardages intérieurs sur les péripéties, qui finissent par envahir tout l’esprit, qui s’enchaînent l’un l’autre inutilement et de manière infinie, qui s’enroulent sur eux-mêmes sans pourtant ne jamais rien faire bouger. Pourtant, la seule pensée d’amour possible, la seule manière, à plus forte raison, d’arriver à retrouver un être absent, c’est celle qui recherche ce niveau-là où sont les véritables liens. Et de penser aux accidents de l’existence ne peut qu’éloigner de la contemplation de cette réalité qui est une partie de soi-même, et non le fruit d’évènements. Il faut apprendre une autre manière de penser, qui est contemplative : qui ne cherche ni l’explication ni la compréhension, moins encore cette forme de jugement qu’est le remords : c’est une manière de penser qui ne peut être que muette (parce que les mots et les images sont un obstacle et une réduction de cette pensée), sans jugement ni rêverie (parce que la rêverie, c’est-à-dire tout ce qui est au conditionnel – j’aurais pu, j’aurais dû, cela aurait été… – est le pire ennemi de l’approfondissement de la pensée), sans sentiment même, au sens des infinies variétés des sentiments superficiels. C’est quelque chose qui ressemble plus à la manière dont, lorsqu’on a quitté une maison familière et que l’on se sent perdu, on cherche, on retrouve, et on reconnaît, bien qu’on en soit loin, un mélange d’atmosphère, de chaleur, de bruits et d’odeurs, de mouvement intérieur comme il y a dans les corps, et qui sont la présence. Quant au passé, il n’a pas une existence autonome, une réalité stricte, une forme écrite, définitive – s’il l’a apparemment au niveau des histoires qui ont eu lieu, il n’en est pas de même pour son sens. Le sens d’un passé, c’est ce qu’il représente à un moment donné ; il change donc à tous les moments où on le considère, et il est modifiable si l’on modifie la manière de le considérer. Un passé est passé dans la mesure où il y a un présent, et il n’existe qu’en fonction de ce présent. La seule chose qui compte est ce qu’il représente aujourd’hui. On peut dire, lorsqu’il y a eu un amour, soit : « comme j’ai mal aimé », soit « comme je l’aimais ». Dans le premier cas, cela revient pratiquement à ne pas tenir compte d’un mot, qui est le principal, aimé, et de ne retenir que l’adjectif, qui est le secondaire, mal. Et l’adjectif finit par tuer le verbe, et cela devient un contresens, et, comme cela est trop souvent le cas, on continue d’étouffer l’amour par le spectacle de ses expressions. Alors que si l’on donne sa véritable place au mot mal, comme il est contradictoire, au fond, avec l’action d’aimer, il finit par s’atténuer et par être neutralisé par l’amour. Jamais l’adjectif ne peut être plus fort que le verbe, et dans la vie, jamais une « mauvaise » manière d’accomplir quelque chose ne peut nier que cette chose soit finalement accomplie.
La torture que l’on s’inflige en tournant et retournant dans sa tête ce que furent les derniers moments, les dernières choses que l’on a faites ou que l’on a dites, et qui, de toute façon, ont toutes les chances d’êtres ratées, plus ou moins, puisqu’on ne sait pas que ce sont les dernières et que l’on ne peut pas les préparer comme une fin de théâtre, c’est un tourment inutile. Que peut bien signifier « dernier » pour l’autre ? Ce mot n’a de sens que pour soi, parce que maintenant, on est frustré d’une présence et que la vie continue quand même. Mais pour l’autre, au nom de qui on se tourmente ? S’il n’y a rien après la mort, lui est parti, sans dire adieu, sans considération sur le passé, sans plus rien, maintenant, qui puisse justifier que l’on souffre pour lui. (Dans le cas d’une foi, que de raisons supplémentaires encore pour ne pas se tourmenter, puisqu’il n’y a rien de définitif, ni d’une part ni de l’autre !).
Je te donne ces quelques impressions en vrac, peut-être qu’elles ne signifieront rien pour toi ; mais je crois quand même t’aimer assez pour avoir compris un peu de tes souffrances. (…) »

le moucheron

 

Oscar et la dame en rose

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Oscar et la dame en rose
Eric Emmanuel Schmitt
chez Albin Michel

 

 

 

Les douze derniers jours d’Oscar, un enfant leucémique.
Il rencontre la dame en rose à l’hôpital, elle lui fera vivre toute les étapes de la vie en 12 jours.
Elle trouvera les mots qu’il faut……..
Ce n’est pas un roman triste, je le conseille
Martine

 

L’ange de Grozny

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l’ange de Grozny

Asne Seierstad

chez J.C.Lattés

« En Tchétchénie, vit une femme qui défie les horreurs de la guerre, une femme qui montre que le pire peut aussi faire ressortir le meilleur en nous. On l’appelle l’Ange de Grozny. Dix ans après son premier voyage en Tchétchénie en tant que correspondante de guerre, Asne Seierstad décide d’y retourner. Elle se rend alors compte qu’en dépit du désintérêt de l’opinion publique, la tragédie continue. Une tragédie qui a laissé dans son sillage une société défigurée et un lourd tribut à payer pour ses enfants. A travers le récit des voyages qu’elle a entrepris dans le plus grand secret, de ses multiples rencontres avec les habitants tchétchènes et l’évocation en toile de fond de la violente histoire du Caucase, l’auteur livre une exploration unique et poignante de la vie quotidienne dans une des régions les plus dangereuses du monde. »

 

La mythologie Dogon

Pour voyager, découvrir, comprendre les coutumes et traditions Dogon… Pour tous… Anne Marie

  • La mythologie Dogon : Claude Helft  /  Frédéric Rebena  /  Actes Sud junior

 

  • Marcel Griaule, citoyen Dogon : Isabelle Fiemeyer  / Actes Sud

    Marcel Griaule (1898-1956) fut l’une des figures majeures de l’ethnologie française, un pionnier de l’ethnographie et des enquêtes de terrain en Afrique, un homme de parole et d’engagement politique, un scientifique et un écrivain marquants.
    Discret dès qu’il s’agissait de lui-même, tout entier dévoué à la cause africaine, il fut véritablement « initié » et à sa mort reçut, fait sans précédent, des funérailles selon le rite Dogon.
    A partir d’un travail d’enquête rassemblant archives inédites et témoignages, Isabelle Fiemeyer apporte un éclairage essentiel sur la vie et l’oeuvre de ce grand ethnologue et humaniste

  • L’art Dogon  : Marine Degli et olivier Morel  /  Editions courtes et longues

 

L’album sur l’art Dogon aborde l’architecture des villages, raconte les mythes de ce peuple des falaises de Bandiagara, introduit à l’art de la fabrication des masques
Un abord simple mais riche d’une société complexe aux rites raffinés.